Ahmed Boulane prépare son prochain film, et déjà les bruits courent sur un film-choc au titre révélateur, Les anges sataniques. Le trublion du cinéma marocain révèle ici quelques facettes de lui-même, parle du casing de son film et attend des sous, comme toujours! La Gazette du Maroc : mais que se passe-t-il avec les Egyptiens ? Ahmed Boulane : j'ai fait deux voyages en Egypte pour des festivals et les deux fois, ils ont été exécrables avec moi et avec les participants marocains en général. J'ai fait de nombreux festivals de par le monde, j'ai été accueilli avec beaucoup de chaleur et de respect, sauf en Egypte où j'ai été humilié. De ma vie, je n'ai jamais été insulté que lors de mes déplacements en Egypte. Il y a un certain mépris et beaucoup d'arrogance. Alors je leur ai dit leurs quatre vérités en face et j'ai juré de ne jamais mettre les pieds dans ce pays. Et là, je vous passe les détails, mais vous pouvez me croire, il y a d'autres réalisateurs qui sont témoins, et ils ont été dégueulasses avec nous. Oui. Va pour cette histoire, mais tu es un tantinet grande gueule, quand même… Non, je suis une grande gueule tout court. Quand des choses ne me plaisent pas, je le dis et je mets toute mon énergie pour le faire savoir. À plus forte raison quand il s'agit de non-respect des uns et des autres, là je fulmine littéralement. Vous savez, je suis un type direct qui dit ce qu'il a sur le cœur, je peux comprendre que certains en soient offusqués, c'est leur problème. Moi, je fonctionne comme ça. Mais je n'ai jamais manqué de respect à qui que ce soit. Je pense que c'est le plus important. Et tes anges sataniques, où en sont-ils ? Je fais des mains et des pieds pour récolter des fonds et faire mon film. J'ai envoyé des copies partout et les réponses sont toujours identiques, du genre, très bon scénario, histoire inédite, sujet très fort, mais nous sommes dans le regret parce que nous avons reçu des centaines de scénarii et patati et patata, enfin le refrain de toujours. Vous savez, les Européens ne veulent pas nous voir en urbains, pour eux, nous ne pouvons parler que des histoires de femmes battues, de misère, d'années de plomb et autres conneries de ce style. Mais une histoire qui montre un Maroc autre, plus moderne avec des préoccupations semblables eux leurs, non, là ils sont dans le regret parce qu'ils ont reçu… et vous connaissez la suite. Ceci dit, je vais redéposer encore une fois au fonds Sud et on verra. Et ton casting, on a eu vent de quelques têtes d'affiche… Pour les acteurs pressentis, j'ai Driss Roukh, Rafik Boubker, Youness Megri et d'autres encore. À part quelques jeunes musiciens qui jouent dans le film, il y a pour la première fois, un jeune homme qui s'appelle Fahd Benchemsi et une jeune fille, Sophia Cahoui. Deux nouveaux visages que personne n'a jamais vu jouer. Je peux vous dire qu'il y a quatre réalisateurs qui vont participer en tant que Guest Stars, Ahmed Al Maânouni qui joue le rôle du Wali de Casablanca, Abdelhaï Laraki, Omar Chraïbi, Mohamed El Kaghat et pourquoi pas Hakim Noury. Je pense aussi à Naïma Lemcherki, Fatéma Loukili et Salah Eddine Benmoussa dans le rôle du ministre de la Justice. On parle d'un scénario qui se veut résolument ancré dans la réalité du Maroc actuel… Si j'arrive à filmer ce que j'ai en tête, le public marocain sera surpris. Ceci je peux vous le garantir. Déjà avec mon premier film, j'ai démontré que les demi-mesures ne sont pas bonnes pour faire du cinéma, là avec les anges sataniques, j'irai jusqu'au bout de moi-même et sans le moindre compromis. Et si on vous censure ? Alors la presse sera encore une fois mon meilleur allié comme pour Ali, Rabia et les autres. Certains sont surpris de voir cette sympathie naturelle que me témoigne la presse, je pense que c'est parce que je lui montre un tel respect que les affinités coulent de source.