Arrestation du bras droit du trafiquant de drogue El Nene en Belgique L'arrestation du baron de la drogue Mohamed Zerhouni, Belakbir (alias Sehfoud ), en Belgique, dans le cadre de l'opération “baleine blanche” et son extradition au Maroc a porté un coup dur au milieu de la drogue. Recherché au Maroc, depuis l'éclatement de l'affaire Mounir Erramach au mois d'aout 2003, Zerhouni avait réussi à monter à partir de la Belgique un réseau qui opère de Tanger à Bruxelles en passant par l'Espagne et la France. Incarcéré aujourd'hui à la prison de Tanger, Sehfoud attend l'ouverture de son procès au courant de cette semaine, probablement ce lundi 17 octobre 2005. Il est accusé, entre autres, de trafic d'armes, de devises, et de drogue à l'échelle internationale. Toute la presse belge s'en est fait l'écho. L'arrestation et l'extradition de l'un des grands barons de la drogue, en fuite en Belgique depuis l'éclatement de l'affaire de Mounir Erramach, au Maroc. Lui, c'est Mohamed Zerhouni Belakbir, alias Sehfoud, natif comme la plupart des cartels de drogue à Tanger. Le sieur, dit-on, a le bras long, même très long, et dispose de ses propres entrées dans les différentes administrations, ce qui lui a permis d'anticiper sa fuite avant le démantèlement du réseau Erramach. Ses protecteurs ont fait, raconte-t-on à Tanger, le nécessaire pour que le boss quitte le plus vite possible le pays pour aller se réfugier à l'étranger en attendant que les vents soient plus favorables. Deux ans plus tard, la police belge a réussi à mettre fin, lors du démantèlement d'un réseau de trafic de drogue, à la cavale de Mohamed Zerhouni dans la banlieue de Bruxelles. Emmené au poste de police en compagnie d'autres délinquants du même calibre, Mohamed Zerhouni Belakbir est fiché comme dangereux trafiquant de drogue faisant l'objet d'un avis de recherche lancé par les autorités marocaines. Celui-ci est livré, après enquête, à la justice de son pays où il sera entendu au courant de cette semaine (probablement lundi 17 octobre 2005) par les juges du Tribunal de première instance de Tanger. Au Maroc, l'arrestation du baron n'a pas suscité beaucoup de commentaires. À Tanger, l'homme est craint et jouit d'une sale réputation qu'il a héritée de sa proximité avec l'autre baron de drogue Mohamed El Ouazzani, dit “El Nene", qui purge une peine de 8 ans à la prison civile de Kénitra suite à sa condamnation dans le procès Erramach. Opération “Baleine blanche” Avant son incarcération, Mohamed Zerhouni tirait les ficelles d'un réseau international de trafic de drogue qui donnait l'insomnie à plusieurs polices européennes. Trafic d'armes, de devises, de haschich, le réseau du baron de Tanger inondait toutes les régions de l'Europe. Avant de partir en cavale en Belgique, Belakbir alias Sehfoud opérait principalement à partir de Tanger où il chapeautait le business juteux de trafic de drogue d'El Nene dans la région. C'était en quelque sorte l'un de ses hommes de confiance qui a vécu dans son ombre. C'est lui, Mohamed Zerhouni, qui s'occupait, parallèlement à son réseau, de toute l'organisation d'El Nene, aussi bien au Maroc qu'à l'étranger, en l'absence du maître. L'homme est tellement puissant qu'une anecdote circulant à Tanger révèle “qu'un joint sur dix fumés en Espagne serait acheminé par El Nene”. Un grand baron dont les réseaux de trafic de drogue lui ont drainé une immense fortune estimée par les autorités espagnoles à plus de 30 millions d'Euros blanchis à la Costa del Sol et à Sebta. C'est ce qui a alerté les autorités espagnoles qui se sont intéressées à son cas, comme à celui de Harbouli ou Mohamed Belakbir, arrêtés dans le cadre de l'enquête sur le réseau de blanchiment d'argent démantelé en mai 2005 au sud de l''Espagne et en Belgique au terme d'une opération policière baptisée “Baleine Blanche”. Une dangereuse mafia, qui compte parmi ses membres des barons de drogue marocains à la fortune considérable, neutralisée au sud de l'Espagne. Un coup spectaculaire jamais réalisé en Europe, puisqu'il a permis de mettre la main sur une grosse fortune estimée par la police espagnole à 250 millions d'Euros. Le pactole comprend également 250 immeubles, saisis, ainsi que des voitures de luxe, des yachts, des avions, des œuvres d'art, des bijoux et de l'argent liquide. Hormis Hicham Harbouli, condamné à perpétuité au Maroc, Abdelouahed El Achkar (alias Bounitou ) et Mohamed Belkébir ( alias Sehfoud ), le magistrat espagnol a également lancé des avis de recherche à l'encontre de Chérif Belouidane, libre de circuler au nord du Maroc, Larbi Galoune et Mohamed Echeeri. De nationalité espagnole ils détiennent tous de multiples résidences et quelques sociétés écran à la Costa Del Sol où ils fréquentent la "haute société" locale. Opérant chacun dans une zone bien délimitée, les cartels de drogue au Maroc essaient tant bien que mal de ne pas marcher sur les plates bandes du concurrent. L'arrestation et l'extradition de Mohamed Belakbir au Maroc, et les révélations cosignées devant le parquet de la ville, vont-elles changer la donne pour d'éventuels coups de fourmilière dans les milieux de la drogue. Apparemment non, révèle une source tangéroise. Comme tous les autres barons de la drogue, c'est que le cartel de Tanger, comme celui de Tétouan, ont non seulement réussi à mettre sur pied des réseaux qui fonctionnaient comme des machines bien huilées mais en plus, ils s'appuyaient sur la complicité sonnante et trébuchante des autorités locales.