Mondiaux d'Athlétisme à Helsinki Malgré l'absence d'El Guerrouj et le retrait de nos principaux athlètes d'élite, le Maroc réussi à se distinguer au championnat du monde à Helsinki. Deux médailles d'argent pour Hasna Benhasi et Adil El Kaqouche et une médaille d'or Royale au Marathon de Jawad Gharib ont propulsé le Maroc au 7éme rang mondial. Ont été remarqués l'absence de l'athlète mondial numéro 1 Hicham El Guerrouj, notre double champion olympique qui aurait pu nous valoir un minimum de deux médailles d'or sur 1500 m et 5000 m, les retraits annoncés de Zahra Ouaâziz, Salah Hissou et Nouzha Bidouane qui, même à 32 ans et plus, pouvait encore défendre sa réputation de nos ex recordmans et double championnes du monde dans une épreuve de ce niveau, tout cela, sans oublier bien sûr, les chances de plus en plus hypothéquées de la plupart et de nos spécialistes du 3000 m steeple, malgré Brahim Boulami, du 800 m en dépit de la présence de Adil El Kouche, et Benjsghir, et de leurs coéquipiers spécialistes des épreuves masculines et féminines du fond et demi-fond (1500m, 5000m, 10.000m et Marathon.). Chances Hypothéquées en premier lieu en raison de l'émergence d'une nouvelle légion d'athlètes naturalisés (Kenyans, Ethiopiens, Soudanais, Erythèriens et aussi marocains devenus Qataris, Bahrenais et même français). De nouveaux rivaux qui viennent de plus en plus nombreux, concurrencer le Maroc, dans les épreuves de demi fond et de fond allant du 800 mètres au Marathon et dans lesquels le Maroc à, jusqu'à nouvel ordre, toujours été un pionnier mondial aux côtés de l'Ethiopie et le Kenya. Autant d'arguments et d'appréhensions dont la presse marocaine a fait part ces derniers temps en faisant ressortir, tout au long des semaines qui ont précédé l'ouverture à Helsinki des 10émes Championnats du monde d'Athlétisme. Cette capitale de la Finlande, qui avait abrité il y a exactement 22 ans, en 1983, les premiers championnats du monde d'Athlétisme de l'histoire. Ce mondial qui vit le Maroc, via Saïd Aouita dans un 1500 mètres historique, se contenter d'une médaille de bronze dans une épreuve où il avait été pourtant le super favori, devant les rois légendaires, américains et britanniques de l'épreuve reine, que furent Steve Ovett, Stève Scoot, et autre Stève Crame. Depuis, et grâce en particulier aux exploits successifs de Said Aouita, puis de Hicham El Guerrouj qui avait notamment repris le flambeau de l'algérien Noureddine Morcelli, le 1500 mètres était devenu marocain. Durant une bonne vingtaine d'années, les victoires, les records mondiaux et aussi le don naturel des athlètes marocains pour ces épreuves longues sont devenus la caractéristique essentielle de l'Athléte marocain et de l'Athlétisme mondial. Le Maroc s'est ainsi identifié à ces épreuves via toute une légion d'athlètes légendaires qui ont tour à tour fait en sorte que le pays, soit toujours aux premières places des épreuves de fond. Un saut qualitatif incontestable comme l'attestent les performances impressionnantes d'un nombre de plus en plus important de ces représentants dans plusieurs épreuves de fond: du seigneur que fut Saïd Aouita au leader mondial qu'est aujourd'hui El Guerrouj, en passant par Faouzi Lahbi, Brahim et Hammou Boutayeb, Khalid Skah, Rachid Labsir, Salah Hissou, Nouzha Bidaoune, Mohamed Moughit, Brahim et Khalid Boulami, les sœurs Ouaziz Mouaziz, et tout récemment encore Hasna Benhassi, Adil Elkouch, les sœurs Ait Hammou et Jawad Gharib. On ne peut manquer de remarquer qu'au vu des résultats obtenus et l'aura dont ont bénéficié les épreuves du 1500m, le 5000m et 10.000 m et tout récemment encore le 3000 m steeple tout au long des dernières années, on avait vite oublié que le Maroc, pour se révéler au monde de l'Athlétisme, s'était d'abord distingué dans cette épreuve mythique qu'est Le Marathon. Ces jeux Olympiques de Rome en 1960, qui virent le pionnier de l'Athlétisme marocain feu Abdeslem Rhadi, tenir pendant de longs kilomètres la dragée haute à l'une des figures mythiques du marathon mondial, l'Ethiopien Abébé Bikila. Et offrir au Maroc une médaille d'argent, la première du genre dans son palmarès olympique. On avait tellement focalisé le débat sur l'absence d'El Guerrpouj, le retrait de Bidouane, de Hissou ou Zahra Ouaziz et oublier qu'un athlète de la trempe de Jawad Gharib était capable de défendre dignement son titre mondial acquis haut la main il y a deux ans à Paris. Qu'il pouvait offrir au Maroc une médaille en or qui n'a fait que renforcer les performances remarquables de nos deux autres brillants médaillés d'argent: Hasna Benhassi, deuxiéme sur 800 m et Adil El Kouch, surprenant dauphin du champion du monde qui derrière Rachid Ramzi, un jeune compatriote naturalisé Baherenais depuis moins de deux années.. Sans doute l'exploit de Jawad Gharib, qui conserve son titre mondial du Marathon au moment où, personne où presque, ne s'y attendait, a donné à cette participation marocaine à Helsinki une dimension toute particulière. Cela est d'autant plus vrai que le Maroc, avec une médaille d'or et deux d'argent s'est vu hissé à la 7 éme place, largement devant les meilleures nations du sport international. Le Marocain a en effet conservé son titre de champion du monde de marathon et réitéré un doublé que seul l'Espagnol Abel Anton avait réussi avant lui aux Mondiaux, en 1997 (Athènes) et 1999 (Séville), tandis que l'Italien Stefano Baldini, champion olympique, et le Brésilien Vanderlei de Lima, héros malheureux des JO d'Athènes, ont abandonné. "Je suis heureux d'être champion du monde pour la 2e fois. Je suis le deuxième à réussir le doublé. L'Ethiopien Abera (Gezahegne Abera) avait, lui, fait le doublé aux jeux Olympique-Mondiaux", a rappelé le marathonien de l'age de 33 ans. Selon le plan établi, qui lui avait déjà réussi il y a deux ans à Paris, Gharib a attaqué à 12 km de l'arrivée d'un parcours coupe-jambes de montées et descentes. "Je me suis bien entraîné cet hiver, devait-il notamment déclarer malgré les dures conditions climatiques, dans l'Atlas, à Ifrane et Michlifen, à 2000 m d'altitude. Ensuite, j'ai été deuxième du marathon de Londres, sur une base de 2 h 07 min 49 sec" a expliqué le médaillé d'or, qui a couru les 42,195 km en 2 h 10 min 10 sec. Le Marocain, qui a débuté la course à pied à 22 ans, après avoir joué au football et travaillé comme vendeur dans un magasin de vêtements pour hommes, a indiqué qu'il avait souffert de maux d'estomac durant la course. Gharib était déçu en terminant seulement 11e du marathon des Jeux d'Athènes. "J'étais blessé depuis deux mois", a-t-il plaidé. Médaille d'argent, le Tanzanien Christopher Isegwe a loué sa prudence. "Le Marocain allait vite et si j'avais essayé de le suivre, je n'aurais peut-être pas atteint le podium", a souligné Isegwze, 29 ans. Troisième, Tsuyoshi Ogata a confirmé la haute tenue de l'école japonaise. "C'était une course difficile parce que le rythme était irrégulier, avec des accélérations et des ralentissements", a remarqué le Nippon dont l'équipe a remporté samedi la Coupe du monde de marathon messieurs. Seul l'Italien Stefano Baldini avait été capable de répondre au démarrage décisif du tenant du titre. Mais le champion olympique payait rapidement cet effort, de même que l'Ethiopien Gudisa Shentamal qui avait tenté de revenir sur le duo éphémère. Résultat du marathon messieurs (finale): 1. Jaouad Gharib (MAR)…………2h10:10 2. Christopher Isegwe (TZA)………2h10:21 3. Tsuyoshi Ogata (JAP).....………2h11:16 4. Toshinari Takaoka (JAP) ………2h11:53 5. Samson Ramadhani (TZA)………2h12:08 6. Alex Malinga (OUG)……………2h12:12 7. Paul Biwott (KEN) ……………2h12:39 8. Julio Rey (ESP)..........……..........2h12:51 9. Brian Sell (USA)………………2h13:27