Développement local Il ne suffit pas de la seule volonté ou du sens du militantisme pour se prétendre acteur associatif. À ceci on ajouterait bien un brin de formation. Former un personnel associatif qualifié pour assumer convenablement son rôle d'acteur de développement local, tel est l'objectif du projet de création de l'Institut de formation des acteurs du développement et de solidarité économique et sociale (IFAD). L'objectif de l'IFAD est de préparer les acteurs associatifs de même que les fonctionnaires de l'Etat à contribuer efficacement et directement au développement local dans toutes ses dimensions politique, économique et sociale. La réalisation d'un développement ainsi conçu dans sa globalité nécessite l'émergence d'acteurs associatifs et institutionnels formés à cet effet, capables d'assumer leurs rôles d'acteurs associatifs avec un "référentiel d'emploi, d'activité et de compétences", précise l'étude du projet de lancement de l'institut. Celui-ci serait susceptible d'accueillir tous ceux qui, dans l'exercice de leurs activités socio-économiques, se trouvent confrontés à une alternance entre le travail conceptuel, social et relationnel. On ciblerait donc associations, collectivités locales, services de l'Etat, organismes de formation et même les entreprises privées. Les formations proposées seraient donc multiples, diversifiées et adaptables au profil des bénéficiaires et de leurs besoins. Les initiateurs du projet (SF développement, Fondation Fredrich Ebert, Carrefour associatif, Forum marocain des alternatives Sud...) ont donc proposé l'élaboration et la mise en place d'un schéma national de formation. Un schéma qui serait élaboré selon une procédure de concertation entre les intéressées dans le cadre des CRC (Comités de réflexion et de concertation). Dans ce sens, des programmes de partenariats sont ainsi envisageables avec les pouvoirs publics, notamment les ministères intervenant dans le champ social; de même que différents acteurs de la société civile. Deux sortes de formations seraient donc offertes par l'IFAD. L'une concernant la gestion interne de la structure associative, dans le sens de l'amélioration du fonctionnement général de l'association. Cette première approche inclurait tout ce qui est gestion financière, administrative, communication, l'utilisation de l'informatique et nouvelles technologies, techniques d'animation... La deuxième forme de formation "spécifique" correspondrait plus à la nature de l'intervention des différentes structures et organismes visés, chacun dans son domaine d'activité. Ceci toucherait à des thématiques particulières comme le micro-crédit. Le cursus de formation au sein de l'IFAD durerait un à deux ans et même plus pour certaines catégories de bénéficiaires (cadres associatifs ou salariés de la fonction publique en charge de mener des projets de développement local). Tout au long de la formation, qu'elle soit initiale ou continue, une alternance serait assurée entre les modules pédagogiques et les stages pratiques "qui ne devraient pas se limiter à la structure dont sont issus les bénéficiaires" précise-t-on. Dans sa globalité, la formation de ces acteurs de développement veillerait au respect des bonnes pratiques locales, régionales (maghrébines et arabes) et internationales (principalement dans le cadre du partenariat euro- méditerranéen). Séminaires, rencontres et échanges sont prévus dans ce sens pour dynamiser le cursus de formation au sein de l'établissement et le faire bénéficier de l'expérience internationale dans ce domaine. Le texte du projet de création de l'institut fait, par ailleurs, référence à la possibilité d'établir une action publique ou parapublique qui tournerait autour de programmes de partenariats établis par les pouvoirs publics en partenariat avec les acteurs de la société civile, d'actions menées dans le cadre des institutions universitaires, ou encore des actions ad hoc menées par les principaux ministères intervenants dans le champ social. Le financement des activités de l'IFAD se ferait selon un régime associatif, principalement grâce aux subventions des bailleurs de fonds de même que la contribution des associés et des différents bénéficiaires. Plusieurs départements ministériels se trouvent être impliqués dans l'élaboration de ce projet. À leur tête, le ministère du Développement social, de la famille et de la solidarité : " dès le départ, Abderrahim Harouchi a accueilli favorablement cette idée d'institut. Nous avons tenu plusieurs réunions de travail avec lui et ses conseillers, et nous en sommes déjà au stade final de la formalisation de ce partenariat qui va porter sur une stratégie commune et sur des objectifs opérationnels" signale l'un des partenaires au projet qui est sur les rails depuis le mois de novembre 2004.