L'Algérie a été aveuglement frappée aux… deux cœurs. Autant le dire d'emblée : devant l'horreur et face à l'innommable, nous sommes tous des Algériens. La lettre de solidarité, de compassion et de soutien, adressée par S.M le roi au président algérien Abdelaziz Bouteflika, après l'assassinat des deux diplomates algériens en Irak, n'a qu'un seul sens : celui-là même que tous les Marocains éprouvent et donc ressentent et tiennent à le manifester. Mercredi 27 juillet, avec leur sens immonde de l'exactitude, les terroristes d'Al Zarkaoui, ont fauché la vie à deux Algériens, deux frères algériens diplomates qui ont commis l'impair d'être au mauvais endroit au mauvais moment. C'est dire à quel point les assassins font fi de la vie humaine. C'est dire aussi que l'élan de solidarité, doublé du rejet viscéral de l'horreur est une preuve, supplémentaire s'il en est, de la destinée commune et de la communauté de destins qui lie les deux peuples frères, marocains et algériens. Le plus horrible, le plus écœurant et inhumainement expéditif, c'est que le crime a été lapidaire, presque désinvolte, banal : la prise d'otages, la médiatisation macabre et l'exécution criminelle, le tout en moins de 48 heures. C'est avec compassion, et non sans grande fierté, que nous journalistes de LGM, nous nous inclinons devant la mémoire des deux diplomates, surtout nos deux frères algériens, morts dans le champ de l'honneur. Encore deux martyrs pour dire que le courage, le rejet de la guerre et son cortège des trépas gratuits qui font de la vie, la meilleure chance d'être intelligible sur terre, la plus grande raison pour vivre ensemble, en paix.