Ce n'est pas la démission du prince Bandar ben Sultan de son poste d'ambassadeur à Washington qui a surpris les observateurs, mais plutôt la nomination à sa place de Turki al-Fayçal, ancien chef des services de renseignements saoudiens et actuel ambassadeur à Londres. Dans ce contexte, rappelons que l'administration américaine avait, juste après les attentats du 11 septembre, forcé la main à Ryad afin d'écarter le prince Turki de la tête des Moukhabarates. Elle l'accusait de créer le « monstre » Ben Laden et Al Qaïda de toutes pièces sans pouvoir par la suite les contrôler. Quelles sont les raisons qui auraient pu convaincre Washington à réviser sa position vis-à-vis de Turki al-Fayçal ? De sources concordantes saoudiennes, on apprend que Bandar Ben Sultan –gendre de ce dernier- a joué un rôle important auprès de son ami le président, George Bush, afin qu'il lève les obstacles à la désignation de Turki. D'autre part, concernant la démission de Bandar, les rumeurs et spéculations qui l'avaient accompagnée, ces mêmes sources laissent entendre que son retrait, préparé à l'avance, pourrait être dû à sa maladie.