Flamenco et nostalgie andalouse, chanson marocaine, (l'excellente reprise de Aâlach ya ghzali de Maâti Belkacem), algérienne et tunisienne, Adwar et classique à la mode égyptienne à la fin des 19ème et 20ème siècle, Mawawil Halabia, chants turcs et variétés françaises ! Les paroles et les musiques de Salim Halali reflètent, à merveille, sa personnalité ô combien composite. On est impressionné par l'aisance avec laquelle il passe d'un registre à l'autre. Son répertoire, d'une époustouflante richesse, fait de lui le pionnier des chanteurs de la world, de la fièvre Latina et autres modes orientalisantes. Au long d'une quarantaine d'années, consacrées à la musique maghrébine et arabe, il a imposé son nom et créé son propre style. Salim Halali est le seul chanteur à qui Mohieddine Bashtarrzi consacre tout un chapitre dans ses Mémoires, publiées par la SNED à Alger à partir de 1968, le considérant comme " la meilleure voix arabe d'après guerre ". Ahmed Hachelaf, ancien directeur artistique chez Paté Marconi et créateur du Club du disque arabe à Paris, écrit que " c'est la première fois qu'un chanteur oriental tente de faire carrière en Europe en y apportant ce qu'il y a de mieux dans la musique arabe, le rythme et le raffinement de la mélodie. ". Ce n'est donc pas étonnant que ses chansons ( Al aïn zarga, Aïli habibi diali fin houwwa, Dour biha ya chibani, Mahhani Zin , Habibti Samra, Bin el barh wa al youm, Elli qalbou safi, Mounira, Nadira, Achek tafla andaloussia, El karta….) soient reprises par des générations d'interprètes à l'instar de Line Monty, Lili Bouniche, Maurice Mediouni, Botbol, Pinhas, Raymonde, Karuchi, Abdou Cherif, Cheb Khaled et autre Manu Tchao, figure emblématique de l'altermondialisme….