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Vivre autiste
Publié dans La Gazette du Maroc le 13 - 06 - 2005

Bouchaïb Karoumi, pédopsychiatre à Casablanca reconnaît la difficulté de dépister l'autisme chez un enfant et même chez l'adulte. Il nous dresse le portrait d'un autiste.
Bouchaib Karoumi nous présente l'autisme comme une maladie "très difficile à diagnostiquer tôt". Pourtant, il existe certains symptômes dès les premières semaines de vie d'un bébé qui peuvent faire douter sur les troubles comportementaux. Ces mêmes symptômes se développent et évoluent en même temps que grandit la personne pour accompagner son enfance, son adolescence jusqu'à l'âge adulte. Si on a souvent tendance à parler d'"enfant autiste", il existe tout aussi bien des adolescents autistes qui deviennent des adultes autistes.
Selon ce pédopsychiatre, "on commence à se poser des questions sur le comportement du bébé avant même qu'il ne commence à marcher". Ceci, explique-t-il, dès qu'il commence à échanger les tout premiers regards avec son entourage. Autres signes de trouble chez le bébé autiste c'est "quand sa maman le porte et qu'il n'essaye même pas de s'accrocher à elle, par exemple", signale Bouchaib Karoumi. Puis arrive le moment de la socialisation, vers l'âge de deux ans quand on peut déjà remarquer sur l'enfant un retard au niveau du langage, des difficultés d'insertion, d'entrer en contact et en communication avec les gens. "Un enfant autiste ne va par exemple pas réagir quand on l'appelle", explique Karoumi. Un enfant autiste
aura du mal à communiquer et s'insérer socialement, il a une conduite mal adaptée, n'échange rien avec son entourage… L'autiste typique, ne fixera jamais son interlocuteur des yeux, n'arrive pas à parler, joue seul et n'a pas la moindre notion du danger. "Devant ce genre de comportements, on a souvent tendance à penser à un simple retard de telle ou telle activité chez l'enfant, ou au contraire à une hyper activité", explique Bouchaïb Karoumi.
L'autisme ne guérit pas. Il ne fait qu'évoluer avec l'âge.
Son évolution va jusqu'à l'adolescence puis l'age adulte. "En cas d'autisme important et en l'absence de prise en charge et de suivi, l'autisme va évoluer dans la difficulté et conduire vers une désocialisation encore plus grande à l'âge adulte et une aggravation des troubles de comportement", signale le pédopsychiatre.
Dans le cas d'autisme plus léger, comme celui connu sous le nom du "syndrome d'Asterger" qui est un cas où la personne parle, dispose d'une intelligence normale malgré un comportement légèrement inadapté et des problèmes d'adaptation à l'environnement dans lequel on évolue. Dans ce cas, l'évolution de l'autisme est moins importante et moins grave.
"En cas de suivi, on arrive tout de même à améliorer un peu le côté social et relationnel de la personne autiste en optimisant ses capacités d'adaptation et d'échange avec son entourage" conclut Bouchaïb Karoumi.


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