C'est peu pour les centaines, voire les milliers de chauffards qui sévissent sur les routes avec une impunité désarmante. À tel point que le Maroc occupe un classement très peu enviable sur la scène mondiale en ce qui concerne les routes les plus meurtrieres du monde. La preuve est fournie, comme chaque année, par les derniers chiffres publiés par le ministère de l'équipement et du transport qui constate une augmentation sensible du nombre des tués. Ces données sont d'autant plus significatives qu'ils donnent un classement macabre par région. Et c'est la région de Marrakech qui détient le triste record des morts avec 497 tués suivie par Casablanca (390 tués) et l'Oriental (350 tués). Des chiffres faciles à écrire et à lire mais difficiles à décrire quand l'horreur s'étale au quotidien sur nos routes par la faute de chauffeurs inconscients et terriblement insouciants. La violence routière est devenue malheureusement un mal endémique dont la dangerosité s'accentue de jour en jour. Depuis que l'Etat et certains ONG en sont devenus conscients, aucune des mesures prises n'a pu juguler ce fléau. Ni les campagnes de sensibilisation, ni les mesures répressives de la sécurité routière, ni l'augmentation du montant des contraventions n'ont pu venir à bout de la folie meurtrière des chauffards. Que ce soient sur les autoroutes, les routes nationales ou dans les périmètres urbains, les infractions routières sont devenues si banales qu'elles ne choquent plus personne. Brûler un feu rouge, ne pas marquer le stop, doubler dans tous les sens, conduire à une vitesse folle, sont devenus le lot quotidien des automobilistes. Impossible de mettre un radar sur chaque route, ni un policier pour chaque conducteur, mais il est inconcevable qu'un chauffeur qui tue ne soit pas incriminé pour son acte. Il faut que l'accident meurtrier soit considéré comme un délit pénalement sanctionné pour arrêter l'hémorragie des tués de la route.