Il n'y a pas que la délinquance dans sa forme liée aux infractions et aux délits comme le vol et le viol… Au Maroc, il est une délinquance autrement plus dangereuse ayant battu tous les records, qui tue et blesse tous les jours. C'est celle qui sévit sur les routes dans des proportions inimaginables. Il n'y a pas que la délinquance dans sa forme liée aux infractions et aux délits comme le vol et le viol… Au Maroc, il est une délinquance autrement plus dangereuse ayant battu tous les records, qui tue et blesse tous les jours. C'est celle qui sévit sur les routes dans des proportions inimaginables. Vies humaines fauchées, familles endeuillées, victimes handicapées… Les accidents de circulation n'en finissent pas de faire des ravages, sans que les responsables ne soient capables de réduire l'étendue de cette hécatombe. Tout se passe comme si le problème était une fatalité. S.M le Roi Mohammed VI a pris récemment le dossier en main, réunissant autour d'une même table l'ensemble des acteurs concernés pour qu'ils s'investissent dans la campagne de sensibilisation aux dangers de la route. L'objectif étant de voir le nombre des drames de la circulation diminuer de manière significative. Sensibiliser certes mais aussi sanctionner. Ceux qui sont chargés sur le terrain de veiller au respect du code de la route, à savoir les policiers et les gendarmes, doivent sévir contre les chauffards et les conducteurs irresponsables quel que soit leur rang. L'application de la loi en toute circonstance et en tout lieu est la meilleure assurance qui puisse exister. Les amendes font partie du dispositif de répression, mais il faut plus pour que les automobilistes respectent les règles de la circulation. Le fameux permis à points, qui a fait ses preuves ailleurs, tarde à voir le jour au Maroc alors qu'il représente un élément-clé dans la lutte contre la délinquance routière. Il faut que les inconscients du volant puissent se voir retirer leur permis de conduire transformé chez nous, à force de laxisme et de négligence, en permis de tuer. Cette mesure doit pouvoir être accompagnée d'une révision complète des conditions d'octroi du permis de conduire, de telle sorte qu'il ne soit délivré qu'aux plus méritants et en même temps histoire de le réhabiliter. D'ailleurs le Maroc est réputé pour être un des pays où il est facile d'obtenir ce document. Peu importe si le candidat connaît le code de la route ou maîtrise la conduite, le système en vigueur depuis les auto-écoles jusqu'au centre d'immatriculation est très poreux. La lutte, pour être efficace, est censée commencer en amont. À en juger par la recrudescence des accidents de la route, les campagnes de sensibilisation sont restées jusqu'ici sans grand effet sur la population-cible. Toujours des tragédies et le même scénario de désolation. Peut-être que la nouvelle version, basée sur le concept “Changeons de conduite“, pilotée par l'acteur marocain Saïd Taghmaoui donnera ses fruits avec l'espoir de limiter les dégâts aussi bien humains que matériels : 11 milliards de Dhs, c'est le coût annuel du massacre. Énorme. Faisons bon usage de ce joli pactole. Construisons avec des belles routes et autoroutes dont le pays manque cruellement. C'est beaucoup mieux que de se livrer la guerre sur l'asphalte.