Football international. Manchester United acheté par un magnat américain. Ce qui se passe actuellement dans le foot anglais est assez exceptionnel pour ne pas intéresser toute la planète du ballon rond. La vente d'un club à un étranger fait scandale et les supporters montent au créneau pour sauver leur club. Manchester United, club ô combien prestigieux et classé number one dans le monde pour ses richesses vient de passer sons le contrôle d'un puissant homme d'affaires américain, Malcom Glazer , 76 ans. Craignant pour la survie de leur club, les fans de M.U, après avoir vainement cherché à stopper la vente du club crient aujourd'hui leur désespoir tout en échafaudant des plans de contre-attaque. Ainsi, une association de fans qui regroupe 30.000 actionnaires possédant 18% du capital du club entend manifester sa colère et son désappointement en boycottant les produits dérivés de Manchester United. Car ces supporters craignent que Glazer utilise le club pour réaliser des profits rapides, endetter le seul club aux comptes équilibrés et s'en aller les poches pleines d'ici à cinq ans. D'où les premiers “actes“ pour traduire leur refus de voir leur cher club passer sous le contrôle du magnat Yankee : déchirer leur carte d'abonnement et ne plus assister aux rencontres à Old Trafford, le temple de M.U. De l'autre côté de l'Atlantique, on assure que le nouveau propriétaire n'est pas un fossoyeur et qu'il vient pour investir et donner une plus grande dimension au club. Alex Ferguson, le manager charismatique de M.U depuis 1986 a d'emblée eu un pressentiment et s'est donc rangé du côté des supporters. Une défiance à toute intrusion étrangère car, affirme -t-il “le club doit rester la propriété de ses fans“. Du côté joueurs, c'est l'expectative avec la devise “wait and see“. Bref, personne aujourd'hui n'est rassuré de l'avenir du club, d'autant plus que le nouveau maître n ‘a pas accordé la moindre interview pour faire connaître sa motivation. Tout ce que l'on sait, c'est que son fils est un inconditionnel de M.U. Pas suffisant pour lever tous les doutes. Les dangers de l'actionnariat Il y a six ans, une tentative d'OPA du magnat de la presse, Rupert Murdoch avait échoué sous l'alliance des supporters et d'Alex Ferguson. Seulement dans cette affaire, des actionnaires minoritaires se vengèrent en cédant leur paquet à Malcom Glazer qui devenait majoritaire. Selon les statuts du club, avec 75% d'actions, Glazer devient propriétaire et il n'y a plus de minorité de blocage. Dans cette effervescence mancuniene, ils sont nombreux aujourd'hui à craindre pour leur club, surtout qu'il est coté en bourse et peut basculer à tout moment d'un patron à un autre. Alors que faire ou plutôt comment s'opposer à son rachat par un homme d'affaires, de surcroît étranger, qui n'éprouve aucun amour pour les couleurs du club ? La question a vite fait le tour des plus grands clubs européens et chacun de chercher la meilleure manière de se défendre contre pareille et éventuelle action. Seuls les pays où la loi interdit la cotation des clubs en bourse sont à l'abri d'une telle mésaventure. Pour les autres (comme en Italie), il suffit d'un raid boursier pour voir des clubs huppés changer de maîtres.