Le constat est alarmant. Trop même. Une enquête récente réalisée à Casablanca par le département de la prévision économique et du plan révèle que la région du Grand Casablanca, à elle seule, compte à peu près 350 groupements-bidonvilles abritant 53.915 logements, soit 7,7% du parc total des logements urbains de la capitale économique. Ces chiffres n'incluent pas les communes rurales avoisinantes comme Dar Bouazza, Lahraouyine, Béni Yekhlef et Bouskoura. Selon les responsables du service de la statistique, les bidonvilles en question logent 57.463 ménages et près de 300.000 habitants, soit respectivement 8,8% du nombre total des ménages urbains et 8,6% de la population urbaine de la région. Ces habitations sont éparpillées à travers les différentes préfectures, avec une forte concentration au niveau des préfectures d'Ain Sebâa Hay Mohammadi (41,1%), de Mohammedia (17,1%), de Sidi Bernoussi (13,3%), d'Aïn Chock-Hay Hassani (9,8%), de Casablanca-Anfa (9,2%) et de Ben M'sik-Médiouna (8%). De l'avis des responsables de la division du plan, ce phénomène n'épargne aucune municipalité, où chaque arrondissement ou municipalité a ses propres bidonvilles. Le taux de précarité le plus élevé est de 40,9% dans la municipalité de Aïn Harrouda, de 33,4% dans l'arrondissement de Sidi Moumen, de 30,7% dans celui d'Aïn Sebâa, de 32,2% dans la municipalité de Médiouna, de 27,8% et de 20,9% dans celles d'Ahl Loghlam et de Nouaceur. Si les conditions de vie de certains bidonvilles s'accentuent, la misère demeure le lot quotidien de leurs occupants. L'autre Maroc se dessine au sein même des grandes villes. Plus besoin de chercher ailleurs. La misère est à la portée de tout le monde dans ces bidonvilles, parfois construits en plein centre ville. Un terrain de chasse et de propagande que les islamistes exploitent à la perfection.