Le principe du spectacle étant unanimement admis et reconnu dans le sport de compétition, c'est tout naturellement que, sous de nombreux cieux, la ville participe à son animation en aidant voire en subventionnant les clubs, car les retombées pour la cité sont majeures en termes d'emplois et de consommation. Le jour des matches, il y a des dépenses de transports, de nourriture, de boissons et de produits dérivés occasionnés par ces événements, sans parler de tous les vacataires qui travaillent à ce moment-là. Des études sur la base d'un calcul économétrique classique ont été ainsi menées pour aboutir à un même et unique résultat : la ville tire profit de l'image de son club représentatif et ce qu'elle octroie comme aide et soutien, elle le récupère en termes de notoriété. C'est avec l'avènement d'une telle culture de gestion de la ville que le professionnalisme a pu prospérer, en Europe par exemple, pour atteindre aujourd'hui la dimension démesurée que l'on sait. Au Maroc, on aspire toujours à assister au même phénomène et, chaque année, cette espérance s'avère vaine, puisque la volonté politique est absente dans ce projet de société. Autorités et corps élus refusent de voir ces clubs comme des locomotives pour l'économie de leur zone et pourtant, ils devraient s'intéresser de plus près à toutes les activités gravitant autour du sport, et particulièrement des disciplines les plus populaires, drainant beaucoup de spectateurs. Qui pourra actuellement nier la part liée au sport captée dans leur chiffre d'affaires par certains industriels locaux (transporteurs, restaurateurs, cafetiers, équipementiers, imprimeurs, photographes, etc…) ? Alors il est temps de convaincre les différentes institutions de la ville d'apprécier à sa juste valeur le poids économique du club dans la cité, pour changer la vision et la mentalité de beaucoup d'esprits rétrogrades. Le sport marocain ne pourra jamais aspirer à un quelconque développement sans une participation directe de ses instances communautaires, car les limites de l'Etat-providence sont connues. 2002, année d'élections législatives, marquera-t-elle un tournant historique dans le sport national en ce début du troisième millénaire ? Si l'on devait rater, une fois de plus, ce rendez-vous, les résultats au niveau international resteraient catastrophiques et enregistreraient même un recul, puisque les petites nations d'hier ont rattrapé leur retard pour nous acculer aux déconvenues. Nos collectivités locales devront revoir leur copie en matière de stratégie (si elles en ont une) du sport