Bilan des désastres L'exposition géographique et les particularités géologiques et climatologiques classent le Royaume dans la catégorie des " pays les plus vulnérables aux catastrophes naturelles ". La fragilité de l'économie nationale ne peut en supporter les coûts élevés sans en subir encore davantage les conséquences dramatiques. C'est sur ces considérations alarmantes que le Maroc a participé à la Conférence mondiale de Kobe, en janvier dernier, en vue de sensibiliser la conscience d'une solidarité internationale active. Et le bilan de la décennie 1994-2004 est lourd de conséquences. Des inondations meurtrières Le Maroc a été affecté par des crues éclairs et massives à l'instar de l'inondation de la vallée de l'Ourika en 1995 causant la mort de 150 personnes, et entraînant quelque 80 millions DH de dégâts matériels. Les inondations de 1996 ont pénalisé les villes d'El Jadida, Mohammedia, Casablanca, Kénitra, Tanger, Tétouan, Beni Mellal et Agadir provoquant l'envahissement des maisons par les eaux, l'effondrement de l'habitat fragile, suspendant les cours scolaires et rendant impraticables 20 000 km de routes durant 45 jours. Les inondations de 2002 furent spectaculaires à Mohammedia, Berrechid, Settat, Bouznika, Kénitra, Rommani, Boulemane et Taza. Ce fléau a permis d'identifier 400 sites vulnérables aux intempéries et crues tant en milieu urbain que rural. Des séismes dévastateurs Les contraintes du rapprochement des plaques tectoniques Afrique-Europe sont loin de mettre le Maroc à l'abri de secousses périodiquement ravageuses. Dans la période 1993-2003, les sismographes ont enregistré 2.124 événements dont 1.492 secousses telluriques de magnitude inférieure à 3 sur l'échelle de Richter, 573 tremblements de terre d'intensité entre 3 et 4, 57 séismes entre 4 et 4,9 et 2 violentes secousses supérieures à 5 degrés. Le tremblement de terre le plus destructeur fut celui du 29 février 1960 à Agadir, de magnitude 6 sur l'échelle de Richter, détruisant 70% des constructions et tuant plus de 12.000 personnes. Le séisme d'Al Hoceïma, le 24 février 2004, de magnitude 6,3, a provoqué la mort de 628 personnes et 926 blessés tandis que 1.267 maisons ont été détruites en campagne et 967 habitations urbaines. 15.230 personnes se sont retrouvées sans abri ainsi que des dégâts matériels considérables.D'autres secousses se sont déclenchées ou ont été fortement ressenties, à Essaouira en 1988, Rissani en 1992 et Al Hoceïma en 1994. Tsunamis, criquets, sécheresse... D'autres désastres ont endeuillé certaines régions du Royaume. Les invasions acridiennes, en un siècle, ont provoqué 5 grandes catastrophes nationales dont chacune a perduré entre 2 et 10 ans. De novembre 2003 à fin 2004, le Sud du pays et l'Oriental ont été ravagés et un budget d'aide internationale de 39 millions d'euros a été mobilisé pour lutter contre le phénomène. Le pays n'a pas été également à l'abri des sécheresses cycliques, des glissements de terrain, de l'impact des changements climatiques, des incendies de forêt, des accidents technologiques (incendie SAMIR en 2002, naufrage du Prestige...) et autres fléaux, à spectre plus réduit mais dont les effets ont pénalisé plusieurs pans vitaux de l'économie nationale. Et les Tsunamis ? Sachez que le Maroc, tout comme l'Espagne et le Portugal, voit ses côtes exposées aux séismes d'origine atlantique. Déjà, en novembre 1755, des tsunamis ont touché les villes de Safi, El Jadida, Asilah, et causant des dégâts importants à Tanger, Casablanca, Salé, Rabat. Les témoignages de l'époque font état de la pénétration de la mer sur deux km dans les terres du Royaume. Sachez aussi que les raz-de-marée “tsunamiques” sont revenus à la charge....18 fois. D'autres menaces sérieuses, en dépit des faibles pertes enregistrées, ont frappé la ville de Nador en 1775 et 1848. Tandis des tsunamis de très faible puissance se sont manifestés, le 28 février 1969, à Casablanca.