Réchauffement de la planète La présence de bancs de sardines pourrait être un facteur contribuant à contrer le réchauffement de la planète, affirment les auteurs d'une étude publiée par la Pew Institute for Ocean Science. Des éruptions de gaz toxiques provenant des fonds marins et qui sont nocives pour la vie marine pourraient aussi contribuer au réchauffement de la planète. Les recherches ont démontré que dans plusieurs régions du globe, de forts vents au large des côtes causent une concentration des nutriments contenus dans l'eau de mer et engendrent localement une forte croissance de phytoplancton, ces plantes microscopiques qui dérivent dans l'océan et sont à la base de l'alimentation de plusieurs espèces de poissons et mammifères marins. En étudiant les eaux au large des côtes de la Namibie, les scientifiques ont découvert que la surproduction de phytoplancton finissait par couler jusqu'au fond de l'océan puis, en se décomposant, relâchait de grandes quantités de méthane et de sulfite d'hydrogène sous forme gazeuse. Puisque le méthane est 21 fois plus efficace que le dioxyde de carbone lorsqu'il s'agit d'emprisonner la chaleur dans l'atmosphère, les changements climatiques résultant d'une telle concentration de phytoplancton pourraient intensifier – en augmentant la température de l'eau – la concentration de nutriments dans l'eau de mer et engendrer des “éruptions” gazeuses encore plus importantes. Les sardines à la rescousse Selon les auteurs du rapport, l'un des éléments clé permettant d'éviter que la situation ne se détériore consiste à prévenir la pêche excessive des sardines, qui peuvent dévorer de grandes quantités de phytoplancton. Selon le rapport, une légère croissance des populations de sardines au large des côtes de Namibie en 2002 aurait coïncidé avec une réduction considérable des occurrences d'éruptions gazeuses. Le rapport s'intéresse à 16 zones spécifiques dans le monde, dont celle de Cap Sim, au Maroc, que les chercheurs décrivent comme un endroit où toutes les conditions pourraient bientôt être rassemblées pour donner suite à d'importantes éruptions gazeuses. De moins en moins de sardines Mohamed Menioui, de la cellule de biodiversité du ministère de l'Aménagement du territoire, de l'eau et de l'environnement, affirme qu'il est difficile de connaître l'état exact des populations de sardines au large des côtes marocaines, mais soutient que celles-ci sont beaucoup moins nombreuses qu'elles ne l'étaient autrefois. “Ça n'a rien à voir avec il y a 20 ou 30 ans”, dit-il. “Les zones de pêche se sont graduellement déplacées vers le sud en fonction de la quantité des stocks”, ajoute-t-il. Les bateaux de pêche se voient ainsi forcés de se rendre de plus en plus loin vers le sud pour remplir leurs quotas. Cette situation pourrait continuer de s'aggraver, à moins que des restrictions sur la pêche ne soient imposées, ce qui pourrait permettre aux populations de sardines de se régénérer.