Sidi Rahal Chatii Lancé le 8 janvier 2001, le plan d'aménagement de la bande côtière de Sidi Rahal rencontre actuellement de sérieux obstacles entravant sa mise en application. La bande côtière de Settat, représentée par la zone de Sidi Rahal, renoue avec le scandale. Il y a peu de temps, c'était le président de la commune qui faisait la Une des journaux. Il avait falsifié un certificat scolaire attestant avoir terminé le cycle primaire pour se porter candidat aux élections communales. Enfin, il avait clos son cycle de décadence en vendant des parcelles de terre à des Marocains résidents à l'étranger alors qu'elles étaient destinées à l'aménagement d'espaces verts. Cette fois, c'est une querelle intestinale entre administrations territoriales qui animent les lieux. Précisément, la wilaya reproche à la commune son laxisme dans l'application du plan d'aménagement de la zone. Le problème a surgi lors de l'opération de restructuration du douar Chorfa qui compte plus de 1600 ménages et s'étend sur 200 hectares. Ce douar qui connaissait un amoncellement des logements devait être entièrement reconstruit suivant un nouveau schéma qui le dote d'artères centrales et de différents points d'accès. Les habitants, eux, devaient recevoir de nouvelles autorisations pour reconstruire des foyers plus décents. Jusque-là, rien de grave. Les choses se sont compliquées lorsqu'une partie des terrains a été prévue pour accueillir les habitants. Des terrains que le 2ème vice-président de la commune, Saleh Benjakal, revendique suivant un contrat de location. Selon Brahim Youssoufi, chef de la division des affaires générales de la wilaya de Chaouia-Ouardigha, “cette personne représente un véritable obstacle devant l'application du plan, du fait qu'il profite de son autorité pour bloquer l'opération de restructuration du douar Chorfa en exploitant une grande partie de cette terre à des fins personnelles”. Le même responsable affirme même que le 2ème vice-président de la commune traîne derrière lui des dettes de l'ordre de 374.000 dh au titre de location du complexe balnéaire “La belle côte”. “Dans ce genre de situations, la commune doit arrêter le contrat de bail mais cela n'a pas été appliqué à Benjakal parce que ce dernier est un membre du conseil communal. Il entrave toute procédure pouvant être entamée contre lui par la commune puisqu'il est l'un de ses membres. Une situation qui est normalement interdite par l'article 22 de la loi 00-78 portant sur la charte communale. Pire encore, cet homme continue d'exploiter les lieux dont le contrat de bail a expiré, sachant que les eaux usées qui s'en dégagent déversent directement sur la plage actuellement fréquentée par des estivants, ce qui constitue un grand danger écologique”, explique Brahim Tajjeddine, chef de la division des collectivités locales à la wilaya de Chaouia-Ouardigha. Contacté, Saleh Benjakal, le vice-président de la commune, livre une autre version des faits. Selon lui, la commune n'a pas le droit d'exploiter le terrain de douar Chorfa puisqu'il détient un contrat de location signé avec les “chourfa (les saints)”, d'autant plus que la terre relève du domaine des Habous et ne peut faire l'objet de tran-sactions. “Les accusations de la wilaya relèvent de la délation. Elles n'ont aucun fondement dans la mesure où j'ai été investisseur avant d'intégrer le conseil communal. Comment peut-on dans ce cas m'accuser de profiter de ma position électorale”, dénonce Benjakal. Selon sa version, la location du local de “La belle côte” n'a pas été de tout repos. “J'ai découvert depuis deux ans que mon complexe est situé sur les terres relevant du haut commissariat aux eaux et forêts. Par conséquent, je me suis adressé à cette autorité pour demander une opération d'échange mais les autorités concernées avaient refusée, arguant que le terrain faisait l'objet d'un litige entre la commune et le haut commissariat”, explique le deuxième vice président de la commune de Sidi Rahal Chatii. En attendant la décision des tribunaux dans ce conflit, Benjakal a tout simplement bloqué le versement des loyers, d'où l'accumulation de la somme de 374.000 dh. Quant au plan d'aménagement, il est au point mort. Et inutile d'attendre un hypothétique jugement des tribunaux, ils n'ont pas encore été sollicités.