Aluminium du Maroc Malgré un démarrage assez long au niveau national, la société a réussi à rattraper son retard en matière d'objectifs de vente. Pour son développement, elle table sur la compression des marges, la hausse de sa capacité de production et une pénétration plus agressive du marché européen. C'est dans leurs nouveaux locaux (qui ont coûté près de 5,7 MDH en 2001), sis à Ain Sebaâ, que le président et le staff dirigeant d'Aluminium du Maroc ont présenté, jeudi dernier, les résultats 2001 et les prévisions 2002 de leur entité. Des résultats caractérisés par une évolution en deux temps. En effet, au niveau national, le premier semestre a été marqué par un retard au niveau des réalisations en termes de chiffre d'affaires (près de 13 % de moins que le premier semestre 2001). “Ce retard a été rattrapé suite à la redéfinition, en mai 2001, de la politique commerciale de la société. Ainsi, pour motiver la clientèle, des objectifs leur ont été fixés avec, en prime, des remises en fin d'année”, a déclaré Jawad Sqalli, directeur général de l'entité. Parallèlement, la société a procédé à la réduction de ses marges afin de redresser la barre durant le second semestre. C'est grâce à cette politique que la société a pu atteindre, en fin d'année, des résultats en ligne avec ses objectifs (180 MDH). Cette nouvelle stratégie, la société devrait la perpétuer afin de répondre efficacement, et à moindre coût, aux besoins de sa clientèle. Sur le volet des exportations, la société a clôturé l'année avec une évolution de l'ordre de 31%, soit un chiffre d'affaires de 65 MDH. “Cette progression est liée, en premier lieu, à la qualité de nos prestations vis-à-vis de notre clientèle à l'étranger. D'ailleurs, elles sont nettement meilleures que celles offertes par notre concurrence”, a ajouté le directeur général. Ainsi, dans une conjoncture internationale marquée par le renchérissement des matières premières (billettes d'aluminium) et suite à la réduction des marges opérées par la société, le résultat d'exploitation de cette dernière a enregistré un recul de 17 % par rapport à l'exercice précédent. Parallèlement, le bénéfice net de la société a enregistré une légère baisse (3 %), pour s'installer à 28,7 MDH. Par ailleurs, l'exercice 2001 a témoigné de la forte volonté d'investissement de l'entité (le budget d'investissement a été de 36 MDH). Deux grands projets ont été finalisés durant cet exercice. Il s'agit d'abord de l'extension de la ligne de production (la capacité est passée de 5.000 à 7.500 tonnes/an). Concernant ce point, le DG affirme que “cette opération représente un bond technologique qui nous a notamment permis d'améliorer notre productivité et de soulager notre production d'un certain nombre de tâches manuelles, tout en améliorant le dispositif sécuritaire”. Le second projet d'envergure réside dans la construction de la nouvelle agence commerciale, plus appropriée au prestige et au développement de l'activité de la société. Toutefois, la société ne prévoit pas d'en rester là. Le plan de développement 2002-2004 prévoit l'installation d'une nouvelle ligne de filage avec, comme objectif, une capacité de 17.000 tonnes, soit 6.500 tonnes de plus. Pour ce faire, un investissement de 80 millions de dirhams est prévu. “Notre objectif est de produire plus, tout en gardant la même structure. En atteignant 10.000 tonnes/an, nous réduirons les charges fixes de près de 50 %” a assuré Ghali Lahlou, le directeur financier. La hausse de la capacité permettra aussi à la société d'être plus présente sur le marché européen. Ceci étant, elle prônera une nouvelle stratégie plus agressive et plus efficace. Quant aux perspectives, le potentiel de développement qu'offre le secteur est très encourageant. Sur ce point, Abdelouahed Alami, président d'Aluminium du Maroc, a déclaré que : “si, en Grèce, la consommation en produit aluminium est de 6 kg par habitant et par an, au Maroc, elle n'est que de 27 g, ce qui représente un potentiel de croissance très important. Ce qui implique qu'en gardant notre part actuelle de marché (60 %), les retombées seront immenses. Mais, pour cela, nous devons fournir plus d'effort d'adaptation au marché national et à ses spécificités”. Toutefois, le staff dirigeant est unanime. Tant que les pouvoirs publics ne normaliseront pas le bâtiment et que les appels d'offres ne seront pas plus transparents, ce développement ne sera pas possible. La société sera aussi contrainte de relever un certain nombre de défis dont, notamment, la réduction progressive des droits de douane (10 % par an à partir de 2004). Le staff dirigeant, à l'image de son président, reste confiant : “Nos produits sont compétitifs à l'export, que ce soit au niveau de la qualité ou du prix, ce qui explique nos résultats à l'étranger. Nous nous estimons donc à niveau par rapport au marché européen et prêts à relever le défi du décloisonnement douanier”.