Conférence internationale sur le pétrole et le gaz L'une des retombées de la 8ème conférence sur le financement de l'exploration pétrolière et gazière à Marrakech est l'attrait qu'ont désormais les majors pour l'offshore et l'onshore marocains. De nouveaux permis de prospection viennent d'être attribués encore. Les ressources énergétiques se trouvent aujourd'hui au cœur du développement en Afrique et au Maroc. Comme telle, Marrakech aura été durant une semaine, du 26 au 30 avril 2004, la ville qui a accueilli la 8ème conférence de la CNUCED sur "le Négoce et le financement du pétrole et du gaz en Afrique". Cette manifestation internationale tombe à point nommé pour beaucoup de pays du continent à la recherche d'investisseurs pour prospecter leur offshore ou onshore avec à la clé, en cas de découverte majeure, de mettre en valeur les ressources décelées. Durant ces cinq jours, les majors du pétrole, les grandes banques internationales, les équipementiers comme HP ou Siemens, les pays africains producteurs ou censés être tout près du jackpot comme le Maroc étaient là pour négocier. L'Office national des hydrocarbures et des Mines (ONHYM), la nouvelle entité issue de la fusion de l'ONAREP et du BRPM sous la conduite de son directeur général, Amina Benkhadra, a pour sa part réussi son pari dans l'organisation de cette rencontre. Le savoir-faire de l'ONHYM dans les questions stratégiques relatives à la prospection pétrolière sont aujourd'hui une réalité. Ce n'est donc pas un hasard si les grandes firmes de pétrole continuent de signer des concessions de prospection au Maroc. Pour rappel, 17 permis ont été jusque-là accordés par l'ex-ONAREP. Les dernières en date sont Shell et Vanco dont les dates de prospection débuteront respectivement au mois de juillet et mai (voir encadré). "Les firmes internationales de pétrole n'injectent pas de l'argent dans un forage sans avoir au préalable certains indices pouvant les conduire à un résultat concret. Une opération de forage coûte au moins quelque 15 millions de dollars en moyenne", souligne Amina Benkhadra. L'attrait de l'offshore marocain Si l'offshore ou l'onshore marocain attire aujourd'hui l'industrie pétrolière, c'est que quelque part, la loi sur les hydrocarbures les y invite. Ce code est en effet classé parmi les plus attractifs à l'échelle mondiale. Il offre des avantages certains aux concessionnaires. Ces derniers bénéficient ainsi de dix années d'exonération de la taxe sur les revenus à partir de la date de production. Viennent s'y greffer en plus la réduction à 25 %, la participation de l'Etat ainsi que l'absence de la TVA sur les biens et les services. D'autres encouragements à l'endroit des prospecteurs de l'or noir au Maroc sont aussi prévus. C'est notamment l'exonération de la taxe sur les importations du matériel d'équipement et sur les produits consommables. Selon Almoundir Morabet, directeur d'exploration de l'ONHYM, les programmes d'exploration conduits par les partenaires du Maroc pendant les trois dernières années s'élèvent à environ 43 000 km2 de sismique 2D et environ 11 000 km2 de sismique 3D. En 2004, ce sont 15 000 km2 en 2D offshore et 488 km2 en 3D onshore qui vont être cédés. La multiplication de ces permis concédés fait aujourd'hui du royaume un pays potentiellement pétrolier. "D'ailleurs, note Almoundir Morabet, l'évaluation des données récemment acquises abonde dans ce sens. Elle a permis de définir de nouveaux prospects et play concepts parmi lesquels certains, situés en offshore profond, sont proposés pour forage." Ce sont ces nouvelles données qui ont incité les partenaires de l'ONHYM à convertir la plupart des autorisations de reconnaissance en permis d'exploration. Cette évolution positive dans la recherche pétrolière est aussi le résultat des efforts déployés par l'ONHYM (ex-ONAREP/BRPM). Pendant ces trois dernières années, cet Office a su concocter une stratégie de promotion agressive en vue d'inciter les compagnies pétrolières à investir au Maroc. À cet égard, des campagnes sismiques ont été réalisées et interprétées pour être présentées aux firmes internationales. De plus, les experts de l'ONHYM sont constamment en quête des dernières nouveautés technologiques en matière de prospection en participant aux différentes conférences spécialisées qui ont généralement lieu aux USA, en Europe ou en Afrique du Sud. Un des mérites de cet organisme est d'organiser chaque année, au Maroc, des conférences avec la participation d'experts internationaux du pétrole. C'était notamment le cas avec le MIOG, le MAGMED ou Global Pacific. Cette veille constante a amené aussi cet Office à augmenter son capital de confiance auprès des grands majors du pétrole. Le résultat est aujourd'hui clair : les potentialités pétrolières des bassins sédimentaires marocains sont en train d'être décelées petit à petit. Demain sera le jackpot. Tandia Anthioumane * Source : ONHYM Pendant ces trois dernières années, l'ONHYM a su concocter une stratégie de promotion agressive en vue d'inciter les compagnies pétrolières à investir au Maroc. Shell et ses deux permis Le géant américain de pétrole Shell vient de décrocher deux permis de prospection pétrolière à Rimella et au Cap Draâ. Le démarrage de prospection de ces permis est prévu en début de ce mois de mai. Concernant la concession de Rimella, Shell interviendra à hauteur de 45 % du coût de prospection. Le reste étant réparti entre ONHYM (25 %), Repsol (20 %) et l'allemande Wintershall pour 10 %. Quant à la deuxième concession, Cap Draâ, constituée de 6 blocs, le début de son forage est fixé pour le 20 mai prochain et s'étalera entre un et deux mois. Pour cette concession, Shell interviendra avec une proportion de 43,75 % du coût total.