Les chefs d'Etats et de gouvernements semblent être partis de Monterrey avec la mine plus claire qu'ils n'y étaient arrivés. Le sommet de Mexique, dont certains prévoyaient l'échec, a finalement porté ses fruits. La cinquantaine de décideurs publics de haut rang est repartie avec l'idée d'avoir relancer la lutte contre la pauvreté. C'est du moins l'avis du président mexicain, Vicente Fox. "Nous pouvons parler d'un nouvel engagement entre les pays à l'avant-garde et ceux qui ferment la marche", s'est réjoui l'hôte du sommet. George W. Bush a créé la surprise, en annonçant que les Etats-Unis vont fournir 10 milliards d'aides supplémentaires, sur une période de trois ans. Ce qui devrait porter la contribution américaine à l'assistance publique au développement à 20 milliards de dollars. Alors que, de leur côté, les Quinze se sont engagés à faire progresser l'aide de 7 milliards d'ici 2006, qui viendront s'ajouter aux 25 milliards qu'ils octroient aux pays défavorisés. Le Japon, premier pays donateur mondial, avec 13 milliards par an, a toutefois prévenu qu'en raison de ses difficultés économiques actuelles, il ne pourrait faire plus pour l'instant. Kofi Annan, secrétaire général de l'ONU, avait appelé à un doublement de l'aide, ce qui aurait requis 50 milliards de dollars supplémentaires par an. Mais les participants ont néanmoins estimé que les engagements pris étaient un bon début. La promesse de Bush a été la principale surprise de cette conférence d'une semaine. On attendait du président américain un discours rappelant à l'ordre les pays qui gaspillent l'aide au développement. Mais il ne s'est pas contenté de cela, et a annoncé que Washington apporterait une aide accrue aux pays qui luttent contre la corruption et améliorent l'efficacité de leur action. La prochaine étape sera la mise en place d'un programme précis pour réaliser ces objectifs, ce qui devrait être l'ordre du jour d'une autre conférence, en août prochain, à Johannesburg, en Afrique du Sud. Il s'agit là d'engagements que bien d'autres ont précédés. Le prochain sommet de Johannesburg devra donc établir un plan d'actions clair, avec des deadlines, pour l'octroi de cette aide, certes, mais également pour sa gestion. Dans le GDF, si la Banque mondiale reconnaît que beaucoup de pays sont en avance dans leur programme de réforme, toujours est-il que les pays pauvres battent tous les records quand il s'agit de mauvaise gouvernance, de corruption, de défaillance de la justice etc.