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Comment vont-elles opérer ?
Publié dans La Gazette du Maroc le 22 - 12 - 2003


Patrouilles mixtes
Comment sera mise en place la collaboration transfrontalière pour lutter contre l'émigration clandestine ? Où seront incorporés les officiers marocains qui rejoindront dans quelques jours le commandement espagnol ? Que veut dire une "patrouille mixte" et sur quelles bases va-t-elle fonctionner ? Autant de questions qui se sont posées au lendemain du sommet maroco - espagnol de Marrakech. Décryptage.
C'est lors de la réunion de Madrid du 18 novembre dernier que trois points fondamentaux sur l'émigration clandestine ont été négociés par les parties marocaine et espagnole. Ces points sur lesquels Rabat s'est engagé ont déterminé en partie les termes de la collaboration qui allaient naître vingt jours plus tard à l'occasion du sommet de Marrakech. Le deuxième jour de cette rencontre, le 9 décembre courant, les commissions de travail présidées par Mustafa Sahel et Angel Acebes, les ministres de l'Intérieur respectifs des deux pays, se sont entendues pour incorporer des officiers marocains au sein des administrations espagnoles, à Madrid et à Algésiras. Le premier point est donc l'acceptation, par le Maroc, d'envoyer des hommes en Espagne, au cœur même des instruments logistiques qui guideront les recherches et les enquêtes qui seront déployées de part et d'autre de la rive méditerranéenne et tout le long de la côte atlantique, jusqu'aux îles Canaries. Les officiers marocains doivent, selon les dernières nouvelles, rejoindre leur commandement dans les jours qui viennent, avant la fin décembre. Tous les agents proviendront des 2500 fonctionnaires que Rabat destine au nouvel organe de contrôle des frontières.
Des officiers marocains à Madrid et Algésiras
Une partie des officiers marocains est destinée à rejoindre le Commissariat général de l'information de la Police nationale, basé à Madrid (Comisaria General de Informacion de la Policia National). Les autres officiers iront rejoindre le Commandement de la Garde Civile dont la base est située à Fuerteventura (Comandancia de la Guardia Civil). En janvier, ces officiers seront admis dans les équipes du Système intégral de vigilence extérieure (Sistema Integral de Vigilancia Exterior) de l'Institut armé d'Algésiras (Instituto Armado).
Mais quelles fonctions auront ces éléments de la sécurité marocaine qui travailleront sous le commandement espagnol ? Quel rôle vont-ils jouer dans le cadre de la lutte contre l'émigration illégale ? Selon le terme utilisé depuis quelques semaines par l'administration d'Angel Acebes, le groupe sera composé d'officiers de liaison (oficiales de enlaces). Cela signifie que ces hommes, dont le nombre n'a pas encore été déterminé exactement, assureront le relais entre les forces de l'ordre espagnoles et marocaines et permettront notamment de jouer dans le Sud de la péninsule un rôle actif dans la surveillance du Détroit. Le premier groupe de Madrid ne participera à aucune opération de terrain alors que ses activités essentielles se déploieront dans les administrations du Commissariat général de l'information. Par contre, les officiers qui stationneront à Algésiras feront partie intégrante des équipes de prévention et d'intervention qui surveillent le Détroit.
Organisation des patrouilles mixtes
Le deuxième point étudié par les commissions de Marrakech concerne la définition de ce que seront les patrouilles mixtes. Ce terme est réservé par la Moncloa pour désigner les officiers espagnols dépêchés au Maroc pour incorporer les bateaux marocains. Ces équipes auront pour objectif le contrôle terrestre et maritime de la zone territoriale marocaine. Les Espagnols qui rejoindront les patrouilleurs marocains dans les eaux et les ports nationaux appartiendront au corps de la Guardia Civil. Selon des sources espagnoles, Rabat n'a pas émis de réserve particulière quant à l'incorporation de gardes civils espagnols dans les patrouilleurs de la flottille marocaine. Même si un calendrier n'a pas encore été fixé par les deux parties, on attend que se produise au plus tard en février 2004 le débarquement des patrouilles mixtes sur les zones marocaines réputées être des ports naturels utilisés par les pateras pour traverser le Détroit. Les patrouilles nouvellement créées auront des uniformes qui les différencient du reste des officiers des deux pays et obéiront au commandement d'Algésiras. Elles auront toute latitude pour mener des enquêtes dans les villes marocaines, en coordination avec la Direction de la migration et de la surveillance des frontières. Celle-ci disposera d'appuis logistiques et humains dans les villes de Tanger, Tétouan, Al Hoceima, Nador, Larache, Oujda et Laâyoune.
Le concept de "patrouille mixte" est né sous la présidence de José Maria Aznar et a été mis en œuvre par son ministre de l'Intérieur Angel Acebes. Il a été testé pour la première fois en Espagne pour lutter contre le terrorisme du groupe séparatiste ETA. C'est en octobre 2001, avec Nicolas Sarkozy, que l'Espagne allait lancer avec la France les premières patrouilles mixtes qui officient de part et d'autre des frontières des Pyrénées. Ces équipes constituées d'éléments de la police des deux pays ont été définies à leur inauguration comme "des patrouilles qui non seulement se dédieront à la lutte contre le terrorisme, mais elles auront également pour objectif de lutter contre les délits de trafic des êtres humains ou des drogues" (déclaration commune franco-espagnole). Le Maroc est donc le deuxième pays qui s'associera à l'Espagne pour constituer des forces d'intervention internationales et il bénéficiera dans ce sens des premiers outils juridiques et techniques élaborés par Madrid. Sur ce point de grande importance opérationnelle, un groupe de travail franco-espagnol avait déterminé des bases communes pour la collaboration transfrontalière, juridique et fiscale notamment, ce qui a permis d'une part d'améliorer l'échange des informations et leur traitement rapide. D'autre part, les patrouilles mixtes ont en particulier développé des mécanismes juridiques nouveaux comme l'extradition "temporaire" ultra-rapide des détenus entre les deux pays. Entre le Maroc et l'Espagne, un principe de collaboration plus vaste sera mis en place à l'arrivée des patrouilles mixtes. Ces mesures devraient consolider la toile entre les deux rives et éviter, comme ce fut le cas lors des campagnes d'assainissement marocaines de la drogue, que les criminels n'entrent par une porte et ne sortent de l'autre… Ce qui implique que les 2500 officiers marocains et ceux que l'Espagne destinera à la surveillance dans le Détroit et la côte atlantique devront être formés et se spécialiser, avec le développement de plans locaux sur la sécurité et une adaptation des hommes à la nouvelle réalité.
En arrière-fond, l'objectif est de convertir le Maroc en une composante de défense de l'Union européenne, à la lisière des frontières Sud du vieux continent. Il y aura désormais, avec la naissance des patrouilles mixtes, une synchronisation de la
" coopération " et des actions le long des deux rives. C'est dans ce sens qu'intervient le troisième point abordé par la réunion de Marrakech : l'échange entre les pays d'informations en temps réel sur les individus, les enquêtes, les sorties des bateaux etc. Via la lutte contre l'émigration illégale, le terrorisme et la drogue, le Maroc fera partie du bloc qui traque les clandestins africains et qui a un pied, ou plutôt un orteil, dans le grand projet de collaboration avec l'Europe.
C'est l'organe intergouvernemental de coordination permanent créé entre l'Espagne et le Maroc le 18 novembre dernier, à Madrid, qui supervisera l'organisation et le travail des commandements de Madrid et d'Algésiras.


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