Noujoum Biladi “Noujoum Biladi” aurait intrigué plus d'un. Serait-ce une nouvelle manifestation ou l'alter égo de “la nuit des jamours” ? Les organisateurs affirment l'originalité de cette manifestation, les présents à la soirée sont restés sur leur faim. Visite des coulisses ! Avant de huer le fiasco, crier la mauvaise organisation, reprocher les chansons play-back, s'agacer de la piètre coordination et s'ennuyer d'une liste infinie de trophées, que savez-vous sur Noujoum Biladi ? Pourquoi tant de critiques d'une première édition ? La manifestation serait une première ! Sûrement la première édition ! Mais le concept, flou jusque-là, se confondait avec l'édition de “la nuit des Jamours”. L'intérêt est le même : gratifier les meilleures œuvres télévisées ! Mais cette année, le report de la 4ème édition de “la nuit des Jamours” surprend et sème le doute. Les spots publicitaires de Noujoum Biladi font la une? De quoi s'agit-il ? Le Mégarama a accueilli vendredi dernier curieux et artistes! A priori, l'idée plait, du moins elle intrigue ! Mais la salle presque bondée cède, peu de temps après, au sarcasme quasi-général. Entre étoiles dorée et honorifique, l'esprit s'embrouille ? Comment est organisée la commission “Noujoum Biladi”? L'œuvre de journalistes, dirigés par le directeur de la publication “le Canal” en partenariat avec “Al Ahdate Al Maghribia et “La Gazette du Maroc”, consiste à faire appel au public. Durant trois semaines, la RTM et 2M diffusaient des spots invitant le public à voter pour ses préférés par SMS. “Ce vote a été comptabilisé par un notaire et transmis au comité SMS, composé de deux journalistes, qui ont fidèlement transcrit ces résultats”, nous confie El Mehdi Allabouch, membre de l'organisation et du jury. Le public est donc libre de nommer les meilleurs : acteurs, reporters, émissions… sans restrictions ! De par le nombre conséquent des trophées proposés par catégorie ! Comment ce public allait-il voter ? La soirée est diffusée en différé sur les ondes de la RTM, la participation du public n'est donc pas aussi conséquente ! Quoiqu'elle prône la transparence. La tentative méritait le détour ! Les organisateurs ont travaillé d'arrache-pied à réaliser ce projet sous les signes de “la transparence et l'objectivité”, assure Ahmed Bouaroua. Ils étaient trois comités : “le comité restreint des huit journalistes”, celui des 14 qui comprend le premier cité et enfin le plus élargi, constitué d'une trentaine de personnes. Objectif : communiquer sur cette action, organiser et classer les émissions par catégorie et enfin préparer la soirée”, nous assure El Mehdi Allabouch .Par ailleurs, d'autres prix et trophées décernés par la presse “Assahafa” gratifiait les meilleurs. D'une pierre deux coups dirait-on ! Les organisateurs voulaient assurer les meilleurs résultats, n'empêche que cette distinction n'était point comprise par les présents à défaut d'une présentation adéquate. Chaque membre de chaque comité a voté pour les programmes. Les résultats ont été discutés au niveau du comité restreint pour obtenir “les résultats définitifs nés d'un consensus” et qui offraient les trophées “d'Assahafa”. Cette première expérience aura servi de leçon. L'effort est louable, la présentation est à peaufiner et nos artistes sont primés !!! Marrakech d'un siècle à l'autre Redécouvrir la cité Un pays jusqu'alors inédit ! Un regard vierge et étranger qui succombe à l'exotisme des lieux et aux détails de la vie, l'immortalise en noir et blanc. Ce sont 121 photos des années 1910, signées Ernest Michel. Le petit-fils nous offre un voyage dans le temps du grand-père ! Un regard qui en dit long ! C'est un Claude Michel intrigué par une signature familière, d'anciennes photographies du Maroc qui décide de redécouvrir le pays de naissance : le Maroc. Mais, ce retour à la source, il le veut un voyage sur les traces de son grand-père. Nostalgie ? Probablement, mais au-delà d'une visite de touriste, Claude Michel nous offre un beau livre où l'image épouse le récit, les commentaires. Edité par les Editions Malika, “Marrakech, d'un siècle à l'autre” propose une étude thématique de l'œuvre du photographe autodidacte Ernest Michel. Ce photographe a réalisé de 1908 à 1914 une “œuvre originale”. “Les vues intitulées :Maroc – Marrrakech ont été prises avant l'arrivée des troupes françaises le 7 septembre 1912 et sont certainement parmi les premières cartes postales éditées sur la Médina. Les tirages furent peu importants, d'où la rareté de ces cartes postales aujourd'hui”. Mais, l'originalité de cette œuvre ne réside pas seulement en cet apport historique, vu d'ailleurs ! Mais dans cet engagement qu'a pris Claude Michel, le petit-fils, en rassemblant l'œuvre de son grand-père. Les anciennes cartes postales cèdent la belle part à l'histoire, aux commentaires, et à “une mise à jour” des lieux ! Les Michel se rendent hommage par de belles photographies. Tantôt noir et blanc, les clichés des plaques de verre, tantôt aux couleurs de ce temps et de son évolution. L'auteur jongle avec le temps et l'espace, il emprunte le regard de son grand-père paternel et le transcende sur le sien. 176 pages réparties par thème. Accordant à l'histoire une vue de premier plan, Claude Michel présente ainsi Marrakech avant de relater les changements marquants d'un siècle à l'autre. L'histoire de son grand-père lui servirait de guide ! Il emprunte les chemins, foulés jadis par Ernest Michel. Un Français qui découvre la région et l'engouement épistolaire, des gens de l'époque, pour les cartes postales. Il décide de publier ses photographies pour son propre compte ! En 1914, sa carrière prend un autre tournant que la photographie. Il se lance dans les affaires. Le petit-fils n'avait qu'à suivre les traces en notifiant les changements des routes, des murailles, de la palmeraie, des sites phares avec l'avidité de reproduire le moment, du moins la similitude. Cet ouvrage est dédié certainement à la mémoire d'un grand-père, mais surtout à celle d'une ville, vue autrement. Le style sobre, précis et concis permet une lecture facile des pages dépouillées et illustrées. A noter une calligraphie arabe des titres, sans plus. A priori, cette écriture artistique se veut tout aussi symbolique. A lire pour redécouvrir la ville ocre.