Thami El Khyari, Secrétaire national du FFD En principe dans tous les pays démocratiques les élections font l'objet à leur terme, d'une évaluation politique analysant les tendances fortes de l'évolution des forces politiques, en tant qu'expression de la volonté des citoyens. « En ce qui concerne les dernières élections marocaines aucune personne ou institution sérieuse ne s'est risquée à cet exercice. Et pour cause. En effet, en quelques semaines la “carte politique” du pays à changé à plusieurs reprises : une carte des élections professionnelles, une autre des élections locales, une autre carte de la constitution des bureaux principalement des grandes villes, encore une autre à l'occasion de l'élection des assemblées provinciales, une autre relative à celles des assemblées régionales et celle du renouvellement du tiers de la chambre des conseillers. Aucune carte ne ressemble à une autre. Le recours massif à l'argent a complètement dénaturé le processus électoral qui n'est plus, s'il l'a été auparavant, un moment de combat d'idées et de programmes, complètement absents de cette expérience. Le véritable danger pour l'avenir est la marginalisation de tous les militants propres et intègres, au profit de ceux qui ne cherchent à travers les institutions qu'une couverture pour des activités inavouables. Peut-on encore revaloriser la vie politique ? Je continue à y croire personnellement même si des franges de plus en plus importantes de la classe politique et des citoyens sont sceptiques. Le mal est connu et bien cerné. C'est la volonté politique qu'il faut encourager. Autant d'argent en circulation suppose, au moins un laisser-faire incompréhensible. Lorsque des parlementaires se font acheter par un parti politique en plein parlement, sans que même une procédure d'enquête ne soit engagée, cela pose problème. Certes, il est nécessaire d'accélérer l'adoption d'une nouvelle loi sur les partis politiques, mais il faudrait commencer par appliquer la loi en vigueur ».