Congrès international des femmes marocaines Lettre adressée au Cabinet royal, pétition nationale, marche internationale, réseau international des femmes marocaines, lutte contre l'intégrisme, lobbying politique… les congressistes visent haut : l'égalité. Les femmes marocaines d'ici et d'ailleurs sont résolues à acquérir ce droit. C'est une question de temps ! 26, 27 et 28 septembre dernier. Les femmes engagées marquent une présence massive. L'heure est à l'action ! Le rapport de la refonte de la Moudawana, présenté à sa Majesté le Roi, deux semaines auparavant, susciterait une grande polémique. Les rumeurs seraient plutôt pessimistes ! Plusieurs scenarii sont à prévoir ! Néanmoins, les femmes marocaines “d'ici et d'ailleurs” réaffirment leur volonté de jouir d'une égalité juridique, du même statut que l'homme. Il ne s'agit pas d'un discours féministe, mais d'un code personnel “défaillant et injuste”. Age précoce du mariage (15 ans), tutelle excessive, répudiation abusive, procédure de divorce lente et pénible, garde de l'enfant… des failles qui persistent dans le code personnel et ancrent l'injustice ! Ces problèmes se voient décuplés pour les Marocaines résidant à l'étranger ! Une répudiation prononcée au pays d'origine reste souvent inconsidérée au pays d'accueil ou l'inverse. Pourrait-elle refaire sa vie au risque d'être juridiquement bigame ? Qu'en est-il de la garde d'enfant, ou des biens acquis lors du mariage ? Ces questions relèvent du droit privé et des conventions multilatérales que signe le Maroc avec les pays d'accueil. Des conventions ont été ratifiées avec une réserve relative à la loi islamique. Inspiré des préceptes islamiques, le code personnel demeure intouchable !Alors, que veulent ces femmes ? Une égalité dans le respect des droits de l'homme, conforme aux engagements internationaux. Le statut personnel des MRE composerait alors avec la loi des pays d'accueil. D'autres recommandations ont trait au contrat de mariage et à sa rupture. Des dispositions basiques sont à prendre en considération à savoir le consentement des deux partenaires, l'abolition de la tutelle, de la polygamie et de la répudiation. L'âge du mariage serait fixé à 18 ans pour les deux sexes. La garde des enfants serait confiée au parent le plus apte. “Le remariage ou le déménagement ne devrait pas porter préjudice au droit de ce parent”. Par ailleurs, l'enfant d'un mariage mixte pourrait acquérir la nationalité de sa mère marocaine. En cas d'absence constatée du père, l'enfant pourrait acquérir le nom de sa mère. Les congressistes appellent au respect de la convention de La Haye concernant le rapt des enfants par l'un des parents. Si les femmes marocaines ont respecté un programme chargé de débats, conférences et témoignages, elles sont décidées à agir. Les participantes préconisent un plan d'action contre l'intégrisme. Chapotée par l'association organisatrice LDDF (Ligue démocratique pour les droits de la femme), la lutte serait un travail de terrain. “Il faudrait toucher la femme, la sensibiliser, être à l'écoute que ce soit dans les régions enclavées, les zones rurales ou les milieux défavorisés”. Le plan d'action prévoit la création d'un réseau international des femmes marocaines. Il sera chargé d'informer et les corps constitués et l'opinion publique. Il renforcera l'action du lobbying, engagée déjà par le réseau euro-méditerranéen. Pourquoi pas la scène politique marocaine ? Des volontés, un long chemin à parcourir !