Politique économique Le dossier est toujours en discussion entre les ministères des Finances, de l'Agriculture et des Habous. Il faut dire que les arbitrages à opérer ne sont pas du tout faciles. Des avancées remarquables sont toutefois enregistrées sur le volet Sodea/Sogeta où quelques 3.000 hectares ont été affectés à l'habitat social. Allez, c'est parti pour l'ouverture du grand foncier public ! Après le “la” donné par la Primature au printemps, ce lourd dossier longtemps resté tabou, semble connaître un début de dénouement. Comme vous pouvez le deviner, plutôt que sur les terrains des Habous dont la mobilisation est somme toute plus difficile (voir encadré), la voie a été trouvée sur les terrains de la Sodea/Sogeta qui couvrent une superficie globale d'un peu plus de 124.000 hectares. En effet, quelque 3.000 hectares sont déjà affectés, notamment 1.400 hectares à la CDG (Caisse de dépôt et de gestion) et le reste soit 1.600 hectares au ministère délégué chargé de l'Habitat et de l'Urbanisme. Bien entendu, ces terrains sont destinés à l'habitat social. D'ailleurs, le 19 septembre, une réunion marathon a été tenue à ce sujet au Département de Taoufik Hjira. Objectif : définir les lots de terrain à attribuer aux OST (Organismes sous tutelle) ainsi que la stratégie à mettre en place pour les aménager, les équiper et les mettre à la disposition des promoteurs privés. En attendant, il faut signaler que ces 1.600 hectares ne semblent pas suffire au Département de l'Habitat. En effet, le ministère pense pouvoir récupérer au moins 4.000 hectares des terrains de la Sodea/Sogeta. "Ce qui demeure possible puisque 6.619 hectares situés dans les périmètres urbains et péri-urbains sont encore disponibles", explique une source proche du dossier. En tous cas, le ministre et son équipe veulent aller vite. Poussé par l'ampleur du programme national de promotion de l'habitat social, appuyé par ailleurs par la plus haute autorité de l'Etat, Taoufik Hjira a déjà adressé une circulaire aux gouverneurs et walis des différentes régions concernées. Et des réunions régulières sont organisées avec les diverses institutions impliquées pour faciliter au plus vite la mobilisation des terrains. Toujours concernant la Sodea/Sogeta, il faut signaler que plus de 42.000 hectares seront restitués au domaine privé de l'Etat. Mais l'arbitrage sur cette superficie n'est pas encore arrêté. Par ailleurs, l'appel d'offres international pour l'allocation des terres agricoles à longue durée, initialement annoncé pour le courant de ce mois, n'est pas encore lancé. "Il faut en effet attendre que le dossier social soit complètement bouclé. Faute de quoi, nous ne pourrons pas avoir les coudées franches pour les autres projets", explique la même source. Pour rappel, ces terrains agricoles couvrent une superficie globale d'environ 34.000 hectares. Ils seront attribués à des exploitants nationaux et internationaux par parcelles. Deux types sont notamment prévus. D'un côté, il y aura des exploitations de 800 à 1.200 hectares et de l'autre des parcelles de 100 à 800 hectares. Quel sort pour les terrains des habous ? Les terrains des Habous sont difficiles à mobiliser, contrairement aux superficies de la Sodea/Sogeta qui sont des terrains domaniaux. Pour s'en saisir, le ministère délégué chargé de l'Habitat et de l'urbanisme devra les traiter au cas par cas, tout en respectant cette cause nationale qui a toujours prévalu dans leur utilisation. Les exemples de Meknès et de Marrakech restent toutefois des pistes reconductibles. Dans ces deux régions, l'Erac est en effet parvenu à mettre en place une formule gagnant-gagnant.