Cinq semaines après les attentats-suicides du vendredi noir, le Maroc continue de vivre sous le choc. On n'en revient pas que cela ait pu se passer chez nous. Et, on a peur que cela ne recommence ! Bien évidemment, l'immense majorité des citoyens condamne sans appel les actes terroristes perpétrés par des jeunes fortement endoctrinés, fanatisés à mort – c'est le cas de le dire – On condamne plus encore les cheikhs qui, des années durant, ont “enseigné” à ces jeunes le discours de la haine, de l'exclusion, de l'obscurantisme. Ceux-là savaient qu'ils semaient des graines mortelles et se délectaient à l'avance de ce qu'ils récolteraient. Des morts innocents, des blessés, des orphelins et des veuves. Et dans quel but, à quelle fin autre que l'instauration d'un régime ultra réactionnaire où le pouvoir serait aux mains de “fkihs” illuminés qui gouverneraient par le feu et le fer, une société rétrograde, essentiellement anti-démocratique, anti-populaire où toute liberté, individuelle ou collective, serait brimée et sévèrement sanctionnée par un islamisme qui n'a de l'Islam progressiste et tolérant que le nom ! De cette société rétrograde, de ce régime anachronique, le peuple marocain a dit qu'il n'en voulait point. Attaché aux valeurs démocratiques et égalitaires il a, lors de sa fameuse marche antiterroriste, signifié qu'il tient aux acquis qu'il a accumulés sur le chemin de l'édification de l'Etat de droit universellement considéré comme le meilleur pour la prospérité et le bien-être des peuples. Hors ce chemin, point de salut. La justice et la police, depuis cinq semaines, œuvrent d'arrache-pied, à identifier, localiser et mettre hors d'état de nuire, les terroristes et leurs commanditaires. Et ce qu'elles découvrent est proprement effarant : des cellules constituées à Casablanca, Tétouan, Tanger, Fès, des candidats au “suicide meurtrier” décidés ; des grottes et des cavernes d'entraînement, des explosifs et des armes, tout un arsenal menaçant et prêt à fonctionner pour semer la terreur parmi la population. Saluons donc la diligence et l'efficacité des différents services de l'ordre qui, inlassablement, traquent, pourchassent “les ennemis du peuple”. C'est le seul nom qu'ils méritent et c'est le seul qui leur va. Ces “soldats de l'ombre” sont en plus des lâches. Ils ont frappé sans se faire connaître, sans déclaration de guerre, sans avertissement ni sommations. Leurs victimes l'ont été uniquement parce qu'elles se trouvaient au mauvais moment et au mauvais endroit. Les terroristes les ont prises par traîtrise et elles sont mortes pour rien. Mais le peuple marocain ne se laissera pas prendre en otage, par une poignée de fanatiques qui ne lui veulent que du mal. Il saura combattre ses ennemis et leur rendre coup pour coup. Avec les seules armes que lui donne la loi. Et c'est là toute la différence.