Ce n'est pas parce que les extrémistes islamiques sont passés aux actes terroristes, qu'ils se sont fait exploser semant autour d'eux la mort et le malheur, que la vie doit s'arrêter, que le fonctionnement de la société doit cesser de se dérouler normalement. Ce n'est pas parce qu'ils se sont attaqués à des lieux publics que l'on doit cesser de fréquenter restaurants, hôtels, lieux de loisir, que l'on doit boycotter les festivals artistiques et culturels, les colloques et les rencontres de la société civile, qu'on ne doit plus fréquenter les mosquées et les zaouias. Bien au contraire, bien au contraire. Il est urgent de faire savoir aux terroristes que nous n'avons pas peur d'eux et que nous ne cèderons pas au chantage. De diverses façons, et selon plusieurs modes d'expression le peuple marocain a dit qu'il est résolu à poursuivre l'expérience démocratique dans laquelle il s'est engagé notamment depuis l'avènement de S.M. Mohammed VI et qu'il entend conforter et consolider par plus d'acquis politiques, économiques, sociaux et culturels. Chaque jour qui passe, chaque initiative constructive, seront autant de pas dans cette marche libératrice. Les poursuites judiciaires menées avec célérité et efficacité, les procès en cours et que l'opinion suit avec une attention soutenue, les premières peines prononcées bien accueillies par les citoyens montrent que l'Etat est ferme et volontariste dans la lutte antiterroriste. Les extrémistes, les fanatiques, les obscurantistes doivent tenir compte du sursaut dont ont fait preuve les Marocains après les attentats du 16 mai. Ils doivent savoir que le peuple n'est pas avec eux, qu'il est contre eux et qu'il saura le leur signifier, le cas échéant. Les prochaines élections communales seront, sans doute, un grand test pour mesurer l'étendue de cette prise de conscience politique. Notre plus grand souhait est que les Marocains, partis politiques, société civile, candidats et surtout les électeurs aillent en force au scrutin. L'heure ne sera pas à l'abstention. Il s'agira d'élire des conseillers imbus d'abord d'une forte connexion démocratique et de principes progressistes. Il s'agira surtout de barrer le chemin aux ennemis de la modernité et du développement harmonieux de la société. Les enjeux ne sont pas minces, on le voit. Au lendemain du 16 mai, les élections communales prendront une tout autre signification : participer au combat général pour l'instauration de l'Etat de droit qui commence, on le sait, au niveau local. Donnez-nous de bons conseillers municipaux, qui serviront au plus près les intérêts de leurs concitoyens, qui formuleront des solutions et prendront de bénéfiques initiatives. Et qui viendront ainsi couper l'herbe sous les pieds des «apprentis sorciers» qui toujours ont profité du terreau de la misère et de l'ignorance pour croître et se multiplier. Le chemin du salut passe par là. Il n'y en a pas d'autres. Alors prenons-le résolument, sincèrement, patriotiquement.