C'est désormais chose sûre : Al Qaïda dispose de relais au Maroc à travers la mouvance de la Salafia Jihadia. L'émir national de Fès qui vient de décéder était en contact avec certains membres de l'organisation de Ben Laden. Explications L'implication d'Al Qaïda dans les attentats de Casablanca n'est plus une présomption. C'est devenu maintenant une réalité. Les enquêteurs ont découvert le lien de l'organisation de Ben Laden avec les commanditaires de la tuerie du 16 mai grâce aux aveux des kamikazes qui n'ont pas passé à l'acte et les suspects interpellés dans le cadre de l'enquête. Une source proche du dossier confirme sans l'ombre d'un doute la similitude des explosifs utilisés dans les attentats de Ryiad du 12 mai et ceux de Casablanca dont le modus operandi est également presque identique. La pièce maîtresse des actes terroristes de Casablanca n'est autre que le dénommé Abdelhak alias Moul Sabbat par référence à son métier de cordonnier. Arrêté à Fès le 25 mai, son cœur a subitement lâché deux jours plus tard alors que la police le conduisait vers Casablanca. Selon les enquêteurs, l'état de santé du suspect était dégradé. La mort de Moul Sabbat ne les arrange pas surtout qu'il n'a fait aucun aveu. Moul Sabbat était en quelque sorte l'émir national qui avait sous ses ordres cinq émirs régionaux. Chacun d'eux avait pour mission de recruter un commando de kamikazes et de superviser les opérations terroristes. Seule l'équipe de Casablanca est passée à l'acte. Les quatre autres émirs devaient mener des attaques dans les villes de Marrakech, Agadir, Essaouira et Tanger. Les 5 chefs terroristes ainsi que les autres candidats au suicide furent tous mis hors d'état de nuire. Les enquêteurs ont démantelé une grande partie du réseau. Il s'agit d'un réseau organisé qui a planifié les opérations depuis au moins un an. Quant au recrutement des bombes humaines, il date de quatre mois environ. De source sûre, l'émir national de Fès était en contact avec des membres d'Al Qaïda à l'étranger. L'un d'eux aurait même séjourné au Maroc où il a rencontré Youssef Fikri, aujourd'hui en prison pour avoir trempé dans des crimes et des enlèvements de citoyens innocents. Les enquêteurs soupçonnent le cadre d'Al Qaïda d'avoir fourni à l'émir national la formule chimique des bombes dont les composantes ont été du reste achetées sur le marché local. Pourquoi s'en prendre au Maroc ? L'organisation Al Qaïda et les chefs locaux de la Salafia Jihadia considèrent le Royaume comme un pays où les intérêts juifs sont importants. D'où le choix des cibles dont trois sur cinq sont israélites. Selon un enquêteur, l'hôtel Farah a été pris pour cible parce qu'une délégation de responsables israéliens y était descendue il y a moins d'une année à l'occasion de la réunion de l'Internationale socialiste à Casablanca. Un événement qui a été accueilli par une manifestation de protestation qui a eu lieu à Casablanca à l'initiative du PJD. En revanche, la Casa de Espana a été attaquée vu qu'elle est tenue comme un lieu de débauche par les émirs de la Salafia Jihadia qui considèrent le Maroc comme un pôle de libertinage et d'impiété. Aucun des Kamikazes de Casablanca n'a jamais séjourné à l'étranger contrairement aux déclarations précedentes de certains officiels marocains. Tout ce qu'il y a, c'est que certains d'entre eux furent des candidats malheureux à l'immigration clandestine avant de se transformer en candidats au suicide. Réussissant à se cacher dans la câle d'un bateau accosté au port de Jorf Lasfar qui mettait le cap sur les Émirats arabes unis, deux des kamikazes ont été refoulés immédiatement par les autorités émiraties après avoir échoué à s'introduire clandestinement dans le pays de Cheikh Zayed. Quant à l'avocat du barreau de Casablanca, Ahmed Filali Amziri, arrêté il y a quelques jours dans le cadre de l'enquête, il est accusé d'être le receleur des intégristes de la Salafia Jihadia. C'est lui qui se chargeait d'écouler les objets volés par Youssef Fikri et ses comparses lors de leurs équipées meurtrières. Ces derniers légitiment en effet, de déposséder leurs victimes de leurs biens dès lors que celles-ci sont considérées comme des mécréants. Grâce aux indications fournies par les suspects, les autorités poursuivent leur traque nationale des militants et des sympathisants de la Salafia Jihadia. Pour la plupart des vendeurs à la sauvette qui ont raté leurs études, ils ont en commun le ressentiment contre les gouvernants qu'ils tiennent responsables pour leurs conditions. Des proies faciles que les émirs de la mort embrigadent en leur faisant croire qu'ils peuvent changer le cours de l'Histoire en se transformant en bombes humaines.