Privatisation La Banque Centrale Populaire sera en bourse en octobre ou novembre prochain. L'opération, pilotée par Uplines Securities, sera une Offre Publique de Vente. Elle portera sur 20% du capital, soit un peu plus de 117 millions de DH qui seront cédés au privé. Pour le moment, l'heure est aux arbitrages pour le bouclage du dossier. Présentation de l'état d'avancement. Ca y est, la décision est tombée! La Banque Centrale Populaire (BCP) sera en bourse au 4ème trimestre. Pour le moment, l'opération est entourée d'une certaine discrétion. Normal, elle en est encore à ses premiers balbutiements. Pourtant, ce n'est pas un secret pour les initiés. C'est en effet la suite logique de la cession de près de 21% du capital du Groupe aux Banques Populaires Régionales (BPR) intervenue l'année dernière, conformément à la loi 12/96 portant réforme du Crédit Populaire du Maroc (CPM). Une date encore incertaine La date effective du déroulement de l'opération d'entrée en bourse n'est pas non plus arrêtée. En revanche, la BCP a choisi un conseiller, depuis un peu plus d'un mois. C'est en l'occurrence la banque d'affaires Uplines Securities, qui se réunit régulièrement avec un comité de suivi institué au sein de la banque pour examiner l'état d'avancement de l'étude et sa validation. Selon une source proche du dossier, l'opération sera une Offre Publique de Vente (OPV). Elle portera sur 20% du capital social. Soit un peu plus de 117 millions de DH qui seront cédés au privé. Pour commencer, il faut savoir que tous les anciens porteurs de parts avaient l'option de rester ou de céder leurs parts. Bank Al Maghrib (BAM) a déjà signifié aux autorités du GBP qu'il quitte le tour de table avant l'opération. "BAM ne peut pas être organe de contrôle et partie", a-t-on expliqué. Ses participations, confondues dans celles de l'Etat, seront reprises par le Trésor, notamment à la valeur nominale, soit à 100 DH l'action (1). Quid alors des autres porteurs de parts indépendants, notamment la Caisse Nationale de Crédit Agricole (CNCA), la Caisse de Dépôt et de Gestion (CDG) et la Banque Marocaine du Commerce Extérieur (BMCE Bank)? Pour le moment, ils n'ont rien dit. Cela signifie, sans doute, qu'ils veulent rester. Si les deux premiers actionnaires sont toujours sous la coupe de l'Etat, l'autre est depuis passé aux mains du privé. Leurs participations seront-elles laissées? Pourront-ils participer à l'opération d'entrée en bourse ? Oui à la deuxième question puisqu'une OPV est, en principe, toujours ouverte à toutes les entreprises. D'ailleurs, il n'y aura pas de restriction même pour les BPR, sauf peut-être la restriction de plafond imposée par la loi 12/96 à l'ensemble des investisseurs. A ce propos, il faut savoir qu'en termes de consolidation, les filiales sont intégrées. Par conséquent, même s'il arrive que certains institutionnels présents dans le tour de table de la BCP veulent prendre d'autres actions, leur participation ne pourra pas globalement dépasser 5%. La loi 12/96 est de toute façon très claire. Le droit de vote est limité à 5% et tout le monde devra s'y conformer. Aucun souscripteur ne sera donc autorisé à dépasser ce seuil. "Ceci pour éviter tout accaparement", est-il expliqué. Des choix nécessaires Pour réussir son OPV, qui devra satisfaire au désir de l'Etat de "faire une bonne affaire", la BCP est appelée à faire d'autres arbitrages. Elle doit, par exemple, déterminer le profil de son futur actionnariat. Qui seront les privilégiés, les institutionnels ou les particuliers ? Eu égard à ce qui précède et à d'autres dispositions de la loi portant réforme du CPM, cette question semble toute tranchée. "La BCP privilégiera certainement l'actionnariat populaire, sachant que les institutionnels pourront toujours revenir sur le marché pour acheter. C'est du reste l'objectif de toute OPV". Il n'y aura donc là rien de bien nouveau. Toutefois, le personnel de la banque est actuellement dans l'expectative. Il ne connait pas encore le sort qui lui sera réservé. Et sur cet aspect comme sur les autres, les interrogations vont bon train au sein de l'institution. Mais, selon toute vraisemblance, il aura droit à une part. Certains avancent déjà le chiffre de 3 % du capital assorti d'un prix préférentiel. Enfin, la dernière dimension de l'OPV, qui est sans doute la plus sensible, est la détermination de la fourchette de prix de cession. Celle-ci devra tenir compte de deux importants critères. D'abord, l'Etat qui cède devra être d'accord. Il faudrait également que le prix fixé tienne compte de la capacité d'achat du marché, précisément celle des particuliers. Quoi qu'il en soit, la première banque du pays est la bienvenue à la bourse des valeurs de Casablanca. Après la radiation de la BNDE, elle portera le nombre de titres bancaires à sept, et ne manquera pas, à coup sûr, d'insuffler du dynamisme à la place.