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«BOURSE-CASINO» Y faire de bons placements, ne pas y laisser de plumes...
Publié dans Challenge le 19 - 01 - 2008

Un petit porteur est heureux quand il gagne quelques centaines de dirhams sur deux ou trois titres décrochés lors d'une introduction en bourse. Il ne sait pas que les «gros loups», eux, ne cèdent pas à la panique et ne vendent pas après quelques jours de cotations, s'enrichissant ainsi incroyablement. Beaucoup de non-dits sur le marché boursier font que les affaires se traitent à de hauts niveaux... Il faut être dedans pour comprendre comment les ficelles sont tirées. Il faut être aussi initié - ou accompagné d'experts - pour faire fructifier au mieux son argent. Enquête sur les dessous du marché et quelques conseils à ne pas perdre de vue pour... ne pas se faire avoir !
Un financier dans une grande banque d'affaires raconte que dans le milieu dans lequel il évolue, il arrive par exemple qu'au moment d'une introduction en Bourse, les niveaux de valorisation établis par les financiers soient rejetés par les patrons des sociétés à introduire sans raisons justifiées. «Lors de certaines dernières grandes opérations d'introduction en Bourse, des dirigeants ont demandé aux analystes de revoir leurs calculs afin d'augmenter la valorisation du titre à coter. Ainsi, un des dirigeants a réussi à faire presque doubler la valeur de son titre juste parce qu'il en avait voulu ainsi», indique-t-il. Les banques d'affaires auraient-elles tellement peur de perdre des mandats au point de réagir ainsi ? Si cette information s'avère exacte, nous sommes alors dans la troisième dimension. «Moul Chekara» serait alors seul maître à bord... Au diable alors toutes les analyses financières ? Le plus important, c'est qu'il soit satisfait. Admettons que cette pratique se produise, cela voudrait dire que, dès le départ, les dés sont pipés. Il se passe des choses bizarres à la Bourse de Casablanca. Des phénomènes n'obéissent pas forcément à des logiques mathématiques ou à des analyses techniques, justifiant l'évolution d'un cours à la hausse ou à la baisse. Bien que difficilement vérifiables (d'ailleurs, même le gendarme de la Bourse n'arrive pas à les démanteler), des délits d'initié et autres comportements manipulateursfont que le marché évoluerait au gré des humeurs de ceux qui souhaitent dégager le maximum de profit. Parfois, des règles seraient même détournées pour arriver à les satisfaire. Ce sont ceux-là, les vrais boursicoteurs, qui profitent vraiment de la Bourse, et non les petits porteurs qui iront jusqu'à s'endetter de quelques milliers de dirhams pour obtenir une ou deux actions dans une nouvelle opération d'introduction. Malgré le flair que l'on peut avoir et les analyses dont on peut disposer, il n'est pas acquis d'avance de décrocher le «jackpot». En Bourse, ce sont finalement les plus riches qui deviennent plus riches encore. Les plus modestes, eux, gagneront quelques «miettes» supplémentaires. Il faut être un requin pour réussir sur ce marché qui grouille de «magouilles». Ce sont malheureusement les plus initiés qui en profitent. Sinon, comment expliquer, par exemple, que beaucoup d'analystes et de financiers profitent de leur position pour miser gros sur une valeur donnée en Bourse ? Et pourquoi celle-là, précisément? Tout simplement parce qu'ils bénéficient d'une information privilégiée.
Des niveaux de valorisation qui ne sont pas justifiés
Cela se pratique sur le marché sans qu'aucune autorité dédiée ne s'en mêle. Un analyste de la place nous confirme, à cet effet, que, souvent, des financiers travaillant sur une opération d'introduction, sur une opération stratégique d'une valeur cotée ou sur une fusion-acquisition, ne trouvent aucune gêne à aller investir en Bourse sur les valeurs qu'ils ne traitent pas via leur établissement. Ils choisissent un autre organisme pour souscrire à une opération en Bourse. Et de là, ils sont au-dessus de tout soupçon. Ce phénomène, conjugué à l'effet de mode dont bénéficie la Bourse actuellement, aboutit à une inflation sur les titres, dont les premières victimes sont les investisseurs. C'est pour cela que plusieurs analystes pensent tout bas que plusieurs valeurs sont aujourd'hui surévaluées sur le marché. Ils ne peuvent cependant pas le clamer haut et fort, de peur de voir l'intérêt de leur institution prendre un coup. C'est la «loi du silence». Chacun cherche à profiter du système en contournant les règles de manière subtile. Même le gendarme de la Bourse, censé faire un peu le ménage, n'y arrive pas. Certains l'accuseraient même de vouloir, sur certaines opérations, tailler le marché sur mesure. Après la ruée des institutionnels, enregistrée dans l'opération de la CGI, le Conseil Déontologique des Valeurs Mobilières (CDVM) a voulu serrer la vis. «Dernièrement, le gendarme de la Bourse a fait plusieurs sorties pour définir et réglementer la participation des fonds dans les opérations d'introduction. Nous avons assisté à différentes directives qui n'étaient pas espacées dans le temps. Parfois, elles étaient incompréhensibles», affirme un banquier d'affaires qui ne comprend d'ailleurs pas pourquoi le CDVM a refusé l'entrée d'un fonds de retraite émirati et d'un fonds d'une grande banque suisse dans l'une des dernières opérations d'introduction de 2007. L'un de ces fonds aurait pourtant eu auparavant des «garanties» de la part de sa banque d'affaires pour souscrire à cette opération. Quel embarras ! Tout ceci pour dire que, finalement, la Bourse attire de plus en plus les investisseurs, tous profils confondus. C'est d'autant plus vrai que le marché obligataire n'attire plus grand monde du fait des résultats décevants qu'il réalise. Tout le monde va maintenant sur le marché des actions, qui promet encore une embellie malgré d'éventuelles corrections. «Chaque année a eu son lot de corrections, ce qui n'a pas empêché la tendance d'être à la hausse. Une correction n'est pas exclue quand les niveaux de valorisation ne sont pas justifiés par des performances financières et opérationnelles», reconnaît Othmane Ghomari, analyste financier chez Upline Securities. Cette correction, BMCE Capital Bourse l'a prédite au cours de la période s'étalant entre les mois de mai et août 2008, après une reprise de la tendance à la hausse, estimée entre janvier et mai. Une légère consolidation devrait s'établir en fin d'année. L'exercice 2008 sera une année «folle» encore, si l'on en croit des analystes. Un grand nombre de personnes s'y intéressent. D'ailleurs, c'est depuis que des titres comme Addoha et CGI ont crevé le plafond que certains boursicoteurs s'y intéressent de plus en plus! Ces opérations plus qu'alléchantes ont cependant chamboulé le référentiel du marché et les gens ont perdu la notion du gain. «On ne se contente plus de bons résultats. Les gens cherchent les super-résultats», ironise un trader. Ces deux entreprises ont apporté avec elles du rêve. A quoi faudra-t-il s'attendre en 2008 ?
Al Omrane, le remake
d'Addoha ?
Cette année sera marquée par les nouvelles introductions. Sauf imprévu et selon les dossiers qui se préparent, plus d'une dizaine d'entreprises devront faire leur entrée en Bourse. BMCE Capital Bourse prévoit une partie du capital de Maroc Telecom, Al Omrane, les régies de distribution d'eau et d'électricité, Delattre Levivier, Delta Holding, Finatech Group, Chaabi Lil Iskane… On peut y ajouter celles dont le nom circule depuis un certain temps comme Méditel, Maghreb Steel, RMA Watanya, Alliance... Selon les bruits du marché, on évoque même le fait qu'Upline Group et la société gérant la centrale Tahaddart aillent aussi s'introduire en Bourse. Les montants qu'elles lèveraient sur le marché pourraient varier entre 200 et 400 millions de DH. Que de profils intéressants pour investir! Mais, en fait, la valeur tant attendue par le milieu financier est incontestablement Al Omrane. Cette institution publique dispose d'un grand potentiel et sa structure est en train de prendre forme. Le groupe s'agrandit, s'assainit et, appartenant à l'Etat, il pourrait bénéficier d'un nombre d'avantages lui permettant de réaliser de bonnes performances. Tout le monde adopte donc maintenant un profil bas en attendant la «grosse opération». Le remake d'Addoha pourrait bienn se reproduire. Et les gains pourront être conséquents. Le petit porteur devra attendre, lui aussi, de voir s'il pourrait obtenir un (très) petit paquet d'actions et non pas les deux ou trois titres obtenus lors des précédentes grosses opérations. Salafin avait, justement, interdit la souscription pour le compte de tiers via des procurations et minimisé les crédits de levier pour que les investisseurs ne tombent justement pas dans cette répartition. Qu'en sera-t-il, des futures opérations ? La Bourse et ses partenaires sont en train de penser à de nouveaux moyens pour faire profiter davantage les boursicoteurs de la bourse. On n'a plus qu'à attendre...
Le marché secondaire
n'attire pas grand monde
Les gains dégagés lors de certaines opérations d'introduction ont fait miroiter monts et merveilles. Pourtant, il ne faut pas suivre ces nouvelles opérations à l'aveuglette! D'autant plus qu'il existe un marché secondaire des actions où les boursicoteurs peuvent faire des affaires. Mais, jusqu'à présent, celui-ci est, en partie, boudé par les investisseurs. La demande sur les titres qui y sont cotés ne suit pas. «Les gens préfèrent le primaire», argumente un trader «qui offre plus de papier frais et des occasions d'investir dans des opérations de grande taille et qui rapportent de l'argent rapidement». Pour les investisseurs, les valeurs anciennes cotées ne sont pas aussi séduisantes que les valeurs fraîchement introduites. Il faut ajouter que la majorité des entreprises ayant atteint une maturité sur le marché ne font aucun effort pour attirer les investisseurs : pas de communication, pas d'intérêts stratégiques à investir puisque les tours de tables sont verrouillés… Et en plus, certaines d'entre elles volent à des niveaux trop hauts : 2.000, 3.000 DH et plus. C'est ce qui nous ramène à la politique de la révision du nominal qui peut booster ce marché. Maroc Telecom en a fait l'expérience. L'opérateur télécom a décidé de diviser son nominal par 10 puis par 6 pour atteindre un niveau aujourd'hui de près de 167 DH. Un niveau auquel le commun des mortels peut adhérer. Quid des autres valeurs ? Un nombre d'entre elles gagnerait à suivre cette voie. Le projet relatif à la société anonyme devrait encourager cette pratique. On ne demande qu'à voir.
Acheter et vendre en ligne, ça devient possible
Les opérateurs promettent des changements au niveau de la Bourse pour améliorer les conditions. Des réflexions portent même sur des produits structurés relatifs à l'épargne à moyen et long termes. Selon Omar Drissi Kaitouni, membre du directoire de la Bourse, il faut mettre en place des idées pour les implémenter rapidement. «Des réflexions sont menées par exemple pour voir s'il est nécessaire de les défiscaliser à l'entrée, ou à la sortie… Il faudra que toutes les parties concernées se mettent autour d'une même table pour en discuter». En attendant ces innovations, aujourd'hui encore, tout le monde, petit et grand, profite des pratiques en cours. Pour l'instant, les professionnels affichent leur optimisme. D'autant que le nombre de nouvelles introductions en Bourse va grandissant. Tout va bien dans le meilleur des mondes. Pour combien de temps encore ? Que se passera-t-il lorsque les introductions se feront plus rares ? Il faudra trouver une «alternative» ,comme ce fut le cas avec les privatisations. Pendant longtemps, l'Etat a misé sur les fleurons du pays pour dégager le maximum de recettes. Aujourd'hui, on arrive à des niveaux si bas que l'intérêt porté jadis sur les recettes de privatisations s'est porté sur d'autres types de recettes, fiscales notamment. Un trader est convaincu que des arbitrages devront alors se faire. Le marché ne sera plus ce qu'il est aujourd'hui. Et tôt ou tard, le tir sera rectifié. «On va entrer dans une logique de concurrence boursière qui poussera les entreprises à réagir en fonction de leurs consoeurs. Si le PER (price earning ratio) d'une entreprise est élevé par rapport à celui d'une autre qui opère dans le même secteur, la première devra incontestablement réagir pour s'aligner», note la source. Aussi, dans ces moments-là, des entreprises dont les assises financières ne sont pas solides, dont la stratégie vacille ou dépend d'éléments exogènes très volatils, ne devraient pas avoir de chance de rentrer ou de rester sur le marché. Il faudra instaurer alors des filets de sécurité pour se prémunir. Le cas de GSI est encore dans les esprits. Que serait-il arrivé si la valeur était entrée en Bourse ? La prudence est de mise. A plus court terme, notre trader assure qu'il devient impératif de redéfinir les règles du marché. «Le gendarme de la Bourse critique le système des crédits de levier. Pourquoi ne pas réglementer cette pratique en établissant une muraille solide entre les banques et les sociétés de Bourse ?», s'interroge-t-il. La Bourse marocaine est en train de changer de visage. Et tous les professionnels s'attaquent maintenant à l'épargne populaire. D'ailleurs, quatre à cinq sociétés de bourse vont créer des sites Internet pour donner la possibilité aux boursicoteurs de faire leur «marché» en ligne. Une innovation qui va chambouler pas mal de choses. Encore faut-il qu'il y ait des initiés.
Placement
La diversification
a ses atouts
Tout le monde cherche des «tuyaux» pour maximiser ses gains. Pour y parvenir, chacun y va de ses conseils. Analyste financier chez Upline Securities, Othmane Ghomari, par exemple, estime que la diversification est de mise. Pour lui, les investisseurs devraient se positionner sur des secteurs dynamiques comme l'immobilier, la construction ou les services bancaires. «Ensuite, cela dépendra du profil de chaque investisseur». BMCE Capital Bourse affiche également de bonnes prévisions concernant ces secteurs. Le nouveau taux d'IS devrait notamment dynamiser les résultats de l'ensemble des établissements financiers. La construction de nouvelles usines pour augmenter les capacités de production des cimentiers devra booster encore l'activité. Parmi les autres secteurs prometteurs, la filiale du groupe BMCE mise sur les assurances où «la suppression du régime dérogatoire devrait pousser les assureurs à prendre davantage de risques sur le marché des actions, induisant une augmentation de la volatilité du rendement de leur portefeuille». Elle compte aussi, entre autres, sur le crédit à la consommation où l'accélération des mouvements de rapprochement, notamment entre Taslif et Salaf et l'éventuelle reprise de Diac Salaf par un investisseur de renom, devraient permettre de consolider le positionnement des principaux acteurs. Les secteurs des mines, de l'automobile ou de l'agroalimentaire font partie, eux aussi, de la liste puisqu'il y existe encore un potentiel à développer. L'activité à la mine d'Igoudrane devrait permettre à Managem de redresser son business et de dégager un léger surplus à écouler hors couverture. Dans le secteur des huiles, Lesieur Cristal devrait, selon BMCE Capital Bourse, recouvrer progressivement ses marges après une accalmie de la guerre commerciale sur le marché local. Bref, les secteurs déjà «stars» en 2007 devraient l'être aussi en 2008.
Non au mimétisme
L'effet «moutonnier», voilà généralement ce qui se produit sur notre marché boursier. Ce comportement ne reflète pas que des décisions réfléchies de part et d'autre. Dès lors qu'un gros bonnet se met à acheter ou à vendre, tout le monde (et surtout le particulier) suit le mouvement. «Se fier à une simple stratégie de mimétisme peut s'avérer parfois dangereux et irréfléchi», lance Othmane Ghomari, analyste financier chez Upline Securities. Les particuliers devront avoir leur propre stratégie de placement ; aidés cependant par des analyses qu'ils pourront trouver chez des professionnels. Ce phénomène de mimétisme est d'autant plus accentué lorsqu'un investisseur dispose d'une information privilégiée. Et pourtant, parfois, celle-ci peut lui jouer des tours. Elle peut le hisser vers «la gloire», oui, tout comme elle peut l'anéantir. «Les tuyaux boursiers sont dangereux. En Bourse, il faut être sage, tout simplement parce qu'il n'y a pas de contrôle réel sur ce qui peut arriver», argumente Mostafa Belkhayate, analyste et gérant d'un fonds or. Attention : ne vous fiez pas à tout ce qu'on vous dit !
«Ne misez pas aveuglément sur
les introductions en Bourse !»
L'envolée des cours des titres comme Addoha ou CGI ont poussé les boursicoteurs à se jeter sur les nouvelles recrues de la Bourse. Les investisseurs, quels qu'ils soient, ont goûté au gain rapide et ont voulu s'engager dans des expériences qui leur permettraient de ramasser beaucoup d'argent en peu de temps. Faut-il alors continuer à investir dans toutes les introductions à venir ? Le cas de Microdata, la dernière société cotée sur le marché, a démontré que ce n'est pas vraiment l'attitude à adopter. La valeur a, dès le départ, enregistré des baisses de son cours. La prudence est donc de mise. Il ne faut pas se jeter à l'eau sans précaution. Les analystes financiers sont à cet effet unanimes. Pour Othmane Ghomari, analyste financier chez Upline Securities, les OPV présentent des rendements intéressants. Néanmoins, «il est recommandé pour les investisseurs de consulter leur conseiller afin de juger du bien fondé de la souscription». Pour Mostafa Belkhayate, analyste et gérant d'un fonds or, il n'est pas opportun d'investir aveuglément dans ces introductions sous prétexte que la grande majorité a jusqu'à présent réussi à toutes les catégories de porteurs. «L'année 2008 sera certainement prolifique. Par conséquent, mieux vaut réserver ses cartouches et rester sélectif», lance Belkhayate. Des choix devront être faits.
TIMING
Le bon dosage dans le moyen terme
A priori, le moyen terme semble la durée la mieux appropriée pour investir en Bourse. Les analystes d'Upline Securities conseillent d'investir dans les valeurs liquides qui réalisent plus de 3 millions de DH de volume quotidiennement. Le court terme, contrairement à ce que l'on pourrait penser, n'est vraisemblablement pas le meilleur terme à choisir. «Incontestablement, le placement dans le court terme est le plus désavantageux, en termes de rapport risque/rendement. L'investisseur est amené à prendre plusieurs décisions, à l'achat comme à la vente. A l'inverse, le placement long terme ne permet pas d'optimiser les positions puisque dans la notion de long terme, il y a la notion de passivité. Or, sur les marchés, il faut l'éviter. L'investissement à moyen terme (1 à 2 ans) me semble bénéficier du meilleur ratio risque/rendement», confie Mostafa Belkhayate, analyste et gérant d'un fonds or.
Omar Drissi Kaitouni, membre du directoire et directeur des Systèmes d'Information de la Bourse des valeurs de Casablanca
«Des réflexions sont menées pour
changer certaines pratiques»
Challenge Hebdo : quelles nouveautés comptez-vous introduire sur le marché boursier?
Omar Drissi Kaitouni : nous espérons développer et améliorer la réglementation en accordant des amendements au règlement général de la bourse pour mieux réguler le marché. Ces amendements sont assez techniques. Nous pouvons citer par exemple celui du règlement général, en cours d'élaboration, et que nous espérons intégrer rapidement. Il s'agit, entre autres, de nouveaux types d'ordre, d'une meilleure négociation dans le marché, de nouvelles phases de trading… En ce qui concerne le marché à terme, il va être implémenté prochainement. Nous travaillons également sur les nouveaux outils et services qui vont permettre l'amélioration de la productivité de nos partenaires.
C.H. : ce marché devrait alors gagner des galons en matière de financement ?
O.D.K. : ceci est un axe stratégique que nous voulons suivre. Nous allons continuer à travailler sur le financement des PME notamment. La place casablancaise prend un pourcentage important dans la valorisation globale de financement. Nous espérons atteindre une proportion raisonnable dans le financement de l'économie à l'horizon 2010.
C.H. : vous semblez très optimiste au moment où des analystes critiquent certaines pratiques sur le marché de bloc. Ils évoquent même sa suppression. Qu'en pensez-vous ?
O.D.K. : à priori, l'élimination du marché de bloc n'est pas une alternative. Nous travaillons pour mieux orienter ce marché, qui doit traiter des opérations stratégiques. Des réflexions sont lancées. Nous pourrions songer à la révision du nominal des valeurs, à la limitation du pourcentage qui transite par ce marché, au traitement d'une valeur nouvelle sur ce marché lors de son premier mois de cotation… Ce sont autant d'idées qui ressortent de notre surveillance et de notre régulation du marché et qu'il faut encore mûrir.
C.H. : la révision du nominal n'est donc pas à écarter?
O.D.K. : cette option fait partie de nos projets. D'ailleurs, la loi sur la société anonyme apporte cette modification du nominal des sociétés cotées. Lorsque cette loi sera publiée au bulletin officiel, toutes les entreprises cotées auront alors la possibilité de réduire le nominal de leur titre. C'est une démarche qui pourrait développer la liquidité du marché. C'est une volonté commune que nous tâchons de concrétiser.


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