L'affaire des refoulés d'Algérie, intimement liée au conflit du Sahara marocain, semble ne pas avoir ému grand monde parmi les organisations internationales de droits de l'homme et les instances gouvernementales humanitaires. L'histoire jugera les criminels de guerre algériens qui n'ont pas hésité, en 1976, à expulser arbitrairement près de 50.000 Marocains résidant en Algérie. Ces derniers furent dépouillés d'ignoble façon de tous leurs biens mobiliers, immobiliers, commerces, véhicules…. Pire que cela, le ramassage quotidien des familles sorties manu militari de leurs demeures finissait à la sinistre prison oranaise de “ Château Neuf ” où nos ressortissants étaient entassés sans soins ni assistance particulière, en attendant d'être refoulés vers la frontière puis livrés au Maroc avec, comme toute fortune, une couverture et 50 dinars en poche. Le comble de ce hold-up d'Etat contre de malheureux civils étrangers qui ont toujours contribué au développement de l'économie algérienne, et dont la plupart avait participé bravement à la guerre pour l'indépendance, est la criminelle séparation des familles mixtes. Si la femme est algérienne, elle est retenue en Algérie, tandis que l'époux marocain et ses enfants sont expédiés de l'autre côté. Si l'époux est Algérien, c'est à la seule femme et mère des enfants, restés au pays, d'être expulsée sur le Maroc. Des témoignages recueillis pendant les événements soulignent la grande tristesse du peuple algérien qui, impuissant, regardait en larmes, les cars embarquer leurs frères maghrébins. Feu Hassan II, dans un geste magnanime que l'histoire retiendra, s'est refusé à renvoyer l'ascenseur. En effet, les milliers d'Algériens régulièrement établis au Maroc depuis longtemps n'ont jamais été inquiétés, ni dans leur carrière, ni dans leurs biens. Les victimes des refoulements ont souffert le calvaire de la réinsertion sociale et de la dislocation familiale. Ils ont tout perdu dans l'aventure. Où est le devoir de dénonciation des organisations internationales des droits de l'Homme qui continuaient à voir l'Algérie comme un chantre de l'anti-impérialisme révolutionnaire en s'abstenant de jeter la lumière sur ce carnage ? Où sont passés les organismes humanitaires onusiens, et autres, qui n'ont jamais levé le petit doigt, créant de la sorte une amnésie coupable autour de cette affaire ? Pourquoi les Algériens, longtemps après, n'ont-ils toujours pas évoqué ce sujet avec les pouvoirs marocains, attisant au contraire la haine et la confrontation entre les deux pays ? En empoisonnant la vie au Maroc, depuis plus d'un quart de siècle, avec le conflit artificiel du Sahara ? Quelle honte pour la junte militaro-fasciste algérienne, qui est loin d'avoir l'élégance des Libyens, qui se sont rattrapés en indemnisant largement les travailleurs tunisiens qui avaient subi la même mésaventure, il y a quelques années de cela ! Et puisque le conflit menace de dégénérer en hostilités directes entre les deux pays après l'exigence de partition avancée par les généraux de l'Est, le Maroc n'est-il pas en droit de réclamer, à son tour, les territoires marocains sous occupation algérienne, dont Tindouf ? Et de déposer une requête sur la réparation du préjudice commis contre toutes les victimes des atrocités algériennes et polisariennes, que ce soient nos ressortissants dans les camps de Lahmada ou les refoulés d'Algérie. La règle de la réciprocité est à l'avantage, et de loin, du Royaume