Par faute de temps, nous n'avons pu contacter toutes les familles. Nous espérons que les autorités pénitentiaires nous accorderont l'autorisation de voir les détenus. Les demandes ont été lancées à ce sujet. Soufiane A. 22 ans, condamné à trois mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH Il est issu d'une famille de classe moyenne. Soufiane A. a une sœur et un frère. Il s'entend bien avec eux. Il est de nature sociable. Il a un Bac + trois. Soufiane A travaille en tant que technicien de maintenance. Il s'est initié à la musique seul. Constatant qu'il avait du talent, ses parents l'ont encouragé par la suite. Il ne s'est “ jamais ” intéressé à la politique. Il passe son temps libre à jouer ou écouter de la musique. Ses parents le surveillent de près et connaissent ses fréquentations. Ils sont offusqués par de telles accusations qui salissent le sérieux et l'intégrité de leur fils. “ Mon fils n'est pas satanique, d'autant plus que les objets confisqués ne sont que lesT-Shirts noirs et les CD ne contrevenant en rien à la loi”. Mohamed Ali K. 35 ans, condamné à un an de prison ferme, une amende de 500 DH et expulsion. Bachelier, Mohamed Ali K. a le niveau de troisième année universitaire, option commerce à l'université du Caire. Originaire d'Alexandrie, il est le propriétaire et le gérant du café “ Chez l'Egyptien ”. Accusé de séjour illégal, il a pourtant exercé en toute quiétude durant plus de deux ans avec le récépissé de la carte de séjour. Il a ouvert le café avec ce reçu. Il a investi 2 millions de dirhams au Maroc. Il a bénéficié des services de la Lydec et de Maroc Telecom grâce à ce reçu. Pour comble, un adoul marocain l'a marié à une Marocaine grâce à ce récépissé. Sa mère qui lui rendait visite au Maroc est dégoûté de ce pays. Attention à la mauvaise pub : investisseurs étrangers s'abstenir ! Youssef H. 22 ans, condamné à six mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH. Youssef H. est étudiant, diplômé en industrie textile. Sa mère se demande à l'heure actuelle comment elle pourrait inculquer à son enfant le droit, la loi ? Comment pourrait-elle lui faire comprendre que ses actes légaux : mettre un T-shirt noir, avoir des CD, jouer de la musique, sont devenus des actes prohibés, contraires aux mœurs ? Bouchaïb H. 27 ans, condamné à un an de prison ferme et une amende de 500 DH. Bouchaïb, surnommé “ Bush ” par sa famille et ses amis. Il est bachelier et chômeur. Sa mère ne comprend pas ce qu'on reproche à son fils. “ Personne n'a pris la peine de me contacter, ou de m'expliquer. Ils ont décidé qu'il était sataniste, qu'il attentait à la pudeur…On l'a jugé d'après son surnom ! ” Mounir N. 21 ans, condamné à un an de prison ferme, une amende de 500 DH. De parents divorcés, Mounir N. vit avec sa grand-mère. Sa mère est à l'étranger. Il est lycéen. Samir A. 24 ans, condamné à deux mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH.Il est étudiant à l'EMSI (informatique). Zakaria A. 31 ans, condamné à six mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH.Il est gérant de café. Oussama F. 24 ans, condamné à six mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH. Cadet de la famille, il a trois frères et une sœur. Après la 9ème année (3ème année du collège), Oussama F effectue trois ans d'études à Eurelec. Il est technicien en électronique et travaille avec son père. Il s'entend bien avec toute la famille, adore la musique. Travaillant dans une “ entreprise familiale ”, Oussama F. part le matin avec son père, rentre déjeuner à 12h30 et repart travailler. De retour chez lui aux environs de 18h30, il sort voir ses amis dans un café et rentre. Oussama F. découche rarement et à quelques exceptions près déjeune à l'extérieur. “C'est un enfant modèle, il ne nous a jamais contrarié son père et moi. Il voulait terminer sa formation à l'étranger, mais nous ne voulionspas qu'il parte. Je le regrette. ” Oussama F ne s'est jamais intéressé à la politique. Ses seules vocations : la musique et le sport. Il comptait diriger l'affaire de son père, se marier et fonder une famille. D'ailleurs, quatre jours avant la fête de l'Aïd Al Adha, il avait annoncé à sa mère son désir de se marier. Il avait fait la connaissance d'une jeune fille avec laquelle il désirait faire sa vie. Cette dernière demande de ses nouvelles par téléphone. Il ne l'avait pas encore présentée. Serait-il en mesure de tenir le coup après sa sortie de prison ? Les amis de Oussama F. ont été nombreux à le soutenir, à s'indigner et à réconforter sa famille. “ Pour moi, il était toujours mon bébé, je le redécouvre. Il me console. Il est devenu un homme maintenant. Mais j'ai peur pour lui, pour les autres enfants. Je commence à voir des flics partout, je ne me sens plus en sécurité ”. La mère de Oussama est prête à le laisser partir à condition qu'il soit en sécurité sous d'autres cieux. Nabil G. 23 ans, condamné à un mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH. Il a une sœur et deux frères. La famille de Nabil G. se veut soudée : la mère, femme au foyer s'est consacrée à ses enfants, quant au père, journaliste, il les suivait de très près. Exceptée la maternelle, dans une école privée, Nabil G. a étudié dans les établissements publics avec un parcours sans faute. Il est actuellement à sa 4ème année universitaire en économie et prépare son mémoire de fin d'études. Nabil G. s'entendait bien avec ses frères et sa sœur. Il aimait le sport, surtout la natation. D'ailleurs, on le surnomme “ Sridila ” tant il aime l'eau. De par le métier de son père, Nabil G. s'intéressait à l'actualité, à la politique. A l'âge de 7 ans, il distribuait des tracts et menait la campagne électorale aux côtés de son père. “ Votez pour mon père, disait-il, nous confie le père ”. Il avait prévu de se présenter aux futures élections communales. Pourtant, il n'adhère à aucun parti politique. Nabil G. affectionne la musique Hard Rock. Il est de nature curieuse et sociable. “ Il avait droit à son argent de poche dans les limites du raisonnable”, nous confie son père. “D'ailleurs, la dernière fois, il m'avait demandé encore l'argent du bain maure. J'avais répliqué : tu peux prendre ton bain à la maison et pas 2 à 3 fois par semaine à l'extérieur. C'est de l'argent. Dans mon for intérieur, j'avais peur qu'il ne s'agisse d'histoires de filles… J'avais alors détourné la question. Mais j'étais satisfait de la réponse. Je fais confiance à mon fils ”. C'est à titre anecdotique que le père de Nabil nous démontre la dérision du jugement “ sataniste ”, étiqueté à son fils lors de ce procès. Satan adore la crasse, Nabil G. : non. Nabil G. comptait poursuivre ses études à l'étranger. Il comptait revenir, fonder une société, réaliser ses rêves dans son pays. Gardera-t-il les mêmes convictions, les mêmes rêves ? Pour le père de Nabil : c'est oui! “ Nabil ne quittera pas ce pays. Il est chez lui. C'est aux autres de foutre le camp. C'est notre pays et on y restera ” ! Mohamed Amine H. 25 ans, condamné à un mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH. Il est l'aîné de deux frères. Mohamed Amine H. a fait un parcours scolaire sans faute. Ses études dans le primaire et le secondaire il les a suivies dans des établissements publics. Après son bac, il s'est inscrit à l'ESIG. Il est actuellement en 4ème année. Son père s'est saigné les veines pour lui assurer cette formation onéreuse. Après 40 ans d'administration dans le domaine du sport, il n'a qu'un seul capital : celui de ses enfants. Sa mère, femme au foyer, s'est chargée de les élever dans un esprit d'amitié et de respect. Mohamed Amine ne s'est “ jamais ” intéressé à la politique. Ses vocations sont : le sport, la musique, les études et le voyage. A ce titre, il ne voyage qu'en famille. Mohamed Amine s'est intéressé à la musique depuis son bas âge. Il était friand de “ Nass El Ghiwane ”. Il fait partie du groupe “ Immortel Spirit ” et affectionne le Hard rock. “ Le jour où son amie française a passé un court séjour au Maroc, il lui a offert un Coran traduit en français, nous confie son père. Si il arrive à tenir le coup moralement, il est affecté physiquement. Il traîne une allergie depuis plus de 10 ans. Et j'ai bien peur que le climat en prison l'affecte davantage”. Les amis de “ Amine ” sont nombreux, les attestations de bonne conduite de la part de ses professeurs le démontrent bien. “ Amine, c'est le gars qui aime son pays, qui s'entend avec tout le monde, qui a de l'humour en réserve…. ”. Les frères de Mohamed Amine H. n'arrivent toujours pas à “ gober ” cette “ insolite affaire ”. Quant au père, il est décidé plus que jamais : “ je garderai mon enfant à mes côtés. Il lui faudra du temps pour oublier, pour se rétablir, mais je pourrai le protéger ! ”. Amine a donné plusieurs concerts à titre caritatif. Il devrait maintenant chanter la dernière phrase qu'il a dite à son père : “ Papa, je ne comprends pas. Je ne comprends pas. J'ai peur que nous soyons des boucs émissaires ”. Bien deviné ! Saad B. 23 ans, condamné à six mois de prison ferme et une amende de 2.200 DH. Il est bachelier et étudie à l'OFPPT en 2ème année. Saâd est le fils cadet. Il a un frère et une sœur. Il est plutôt timide, sensible mais s'entend avec tout le monde. Il a fait un parcours d'étude sans faute dans les établissements publics. Autodidacte en musique, il s'est initié à la guitare dès l'âge de 13 ans. Il voudrait devenir ingénieur du son et compte terminer ses études en France. Il ne s'est “ jamais ” intéressé à la politique. Saâd est végétarien depuis son jeune âge. Il a appris l'amazigh avec l'épicier du coin, connaît quelques notions en slovaque et en italien et aime son pays. Découvrez-le à travers la lettre de son père, ingénieur d'aviation: Mustapha Bouidi. Il est d'ailleurs décidé à “ expatrier ses enfants ”, puisqu'ils manquent de sécurité chez eux, dans leurs pays. C'est un cri face à l'injustice. “ C'est mon fils ” Il est jeune, bachelier, poli, éduqué et pacifique. Il poursuit avec excellence ses études supérieures dans le domaine de l'art et de la sonorisation (denrée rare dans notre pays). Il est aimé et respecté par tous ses proches et ses amis qui sont d'ailleurs de bonne famille. Il est celui qu'un père ou une mère souhaite avoir comme fils. Il est mon fils et je suis fier de l'avoir comme fils. Il s'intéressait à la musique depuis son bas âge et a toujours rêvé de devenir musicien. Aujourd'hui, il est en prison. Pourquoi ? Parce qu'il joue de la musique et s'habille en t-shirts noirs. Existe-t-il une loi au Maroc qui interdit ces pratiques ? Serions-nous dans un pays régi par des règles que nous ignorons ? Mais que se passe-t-il dans un Etat dit “ Etat de droit ” ? Il n'existe aucune loi qui interdit la pratique de la musique, encore moins celle qui interdit de s'habiller en t-shirts noirs. Ce n'est pas une poignée de personnes qui dicteront aux citoyens leurs lois pour arriver à leurs fins et détourner l'opinion publique. A vrai dire, je commence à avoir un doute sérieux sur la crédibilité des droits du citoyen marocain. Mon fils n'a rien fait de mal. J'exige sa liberté ainsi que celle de ses amis. J'aime mon fils et j'aime son rock qu'il soit “ Soft ” ou “ Hard ”. Je l'ai encouragé et je continue à l'encourager toute ma vie à pratiquer sa musique préférée. Désormais, j'ai décidé avec ma famille de porter des black t-shirts et d'écouter en exclusivité la musique rock, surtout celle jouée par mon fils et ses amis. Vive mon fils, vive ses amis, vive le rock et vive le Maroc ! Mohamed Ayoub E. 31 ans, condamné à trois mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH. Orphelin de père, Mohamed Ayoub E. a 2 sœurs. Son père est mort alors qu'il avait 4 ans et demi. Sa mère, infirmière, a subvenu à leurs besoins les plus stricts. Elle tenait à garder la famille soudée, aussi, ne s'est-elle jamais remariée. Son père était dans la gendarmerie. Avant sa mort, il avait fondé un commerce qui a périclité après sa mort. Il a suivi ses études primaires dans une école privée, puis il a été inscrit dans une école publique. Après son bac, il termine ses études à l'ESIG (grâce à une ancienne prime et à l'héritage de sa mère). Au bout de trois ans (durée de la formation à l'époque), il chôme un moment puis travaille en tant qu'agent commercial dans une société de congélation de poisson à Sidi Maârouf. Sa sœur aînée, étant mariée, il vit à trois avec sa mère et sa sœur. Vivant dans une famille soudée, il entretient des rapports d'amitié et de respect avec les membres de la famille. Il a toujours évité les problèmes, ne s'est “ jamais ” intéressé à la politique. Il écoute de la musique de temps à autre ! Il n'a tout simplement pas le temps : il sort de chez lui à 7h2O, il a l'horaire continu et c'est son patron qui le raccompagne le soir. Il prend son bain le mardi et le samedi (il n'aime pas l'odeur du poisson). Le lundi et le mercredi, il va à la Zawiya Boutchichia. Le samedi soir, il rencontre ses amis et rentre au plus tard à 23h00. Ses rêves sont simples et sans grande ambition : vivre aisément, et fonder un foyer. “ Il n'a jamais joué au grand frère macho. Il est là, sensible aux autres sans trop le montrer. Il ne s'immisce pas dans les affaires des autres ”, nous assure Farida, sa sœur. Dans ses souvenirs d'enfant, Farida se rappelle quand, écoliers, ils devaient recevoir un coup chacun en guise de châtiment (pour tous les enfants du bus). Il s'est porté volontaire pour recevoir le coup à la place de sa sœur. Mais il ne s'attendait jamais à recevoir pareil coup. A qui le tour ! On ne s' y attend jamais. Abdessamad B. 23 ans, condamné à un mois de prison ferme et une amende de 1.200 DH. Il a un frère et 3 sœurs. Il est le cadet, issu d'une famille de la classe moyenne. Après un bac en sciences, il intègre la faculté, option physique-chimie. L'année universitaire s'annonce monotone et sans débouchés intéressants. Il s'inscrit au Goethe Institut où il apprend l'allemand dans l'objectif de terminer ses études en Allemagne à l'instar de son frère aîné, ingénieur en fabrication mécanique. Il s'inscrit à l'ETAP, école des arts plastiques. Abdessamad B. s'entend bien avec son frère et ses sœurs. Il a commencé à gratter la guitare à l'âge de 10 ans. Son père en possédant une à la maison, il s'est initié seul à la musique. Ne trouvant aucun inconvénient à cela, bien au contraire, il l'encouragea à jouer. “ Abdessamad a changé ma guitare contre une autre, il aimait jouer de la musique et j'appréciais son style parce qu'il est bien rythmé et que l'on ne sent pas cette monotonie des mélodies qui se répètent ”. Abdessamad B. fait partie du groupe “ Nekros ” qui s'est produit à plusieurs reprises en public ”. La mère de Abdessamad est une femme au foyer qui s'est consacrée à ses enfants. Des ses souvenirs d'enfance, elle retiendra la soumission de son enfant : “ il n'est pas un enfant exigeant ou gâté. Je connais les amis qu'ils fréquentent. Ils sont issus d'une bonne famille ”. Abdessamad B. se contente des 10 DH ou 20 DH que lui donnent ses parents en guise d'argent de poche. Il ne s'intéresse pas à la politique, mais alors “ jamais ”, précise son père. Sérieux et obéissant, il a adhéré au projet d'avenir de son père. Ce dernier rêve de fonder une société familiale de mécanique et d'électronique. A cet effet, il a envoyé l'aîné pour une formation en fabrication mécanique, Abdessamad s'intéresserait à l'électronique, une sœur à la gestion, une autre au marketing, et la benjamine à l'électronique. Son projet familial prendrait forme à la sortie de prison Abdessamad . “ Je me tue à donner un métier concret à mes enfants pour assurer leur avenir. Aujourd'hui, je suis convaincu que leur avenir est ailleurs. Je ferais tout pour qu'il parte loin d'ici, qu'ils partent tous loin d'ici.” Les parents de Abdessamad ont redécouvert leur enfant. “ C'est un homme ! Et nous sommes fiers de lui. Cherchez le diable !Foutez-lui la paix ! Existe-t-il une secte satanique au Maroc ? Si oui dispose-t-elle d'assez de force pour ébranler la foi musulmane ? Ou s'agit-il plutôt d'une diversion des sécuritaires ? Que pense l'homme de la rue de l'affaire des “ adorateurs de Satan ” ? Suit-il le procès en cours ? Peut-on juger les personnes selon leur aspect vestimentaire ? Ces questions ont été posées à une cinquantaine de personnes, depuis le début du procès. Nous retiendrons les réponses les plus marquantes. Ils sont athées ! Né en 1971, chauffeur de taxi : “ce sont des gosses de riches gâtés et pourris. Ils se permettent tout. Pourquoi mettre les bagues, les boucles au nez, la croix. On est au Maroc et on ne doit pas s'habiller comme ça, en provoquant. Ils sont hantés, bismillah. A force de se gaver de télé, voilà ce qu'on devient. Mais, ils auront tout au plus un mois ou deux. Question de les effrayer. Il faut de l'ordre et le Makhzen y veille”. Faut pas croire. Il a 44 ans, fonctionnaire : “au Maroc, tu trouves de tout : des Juifs, des Musulmans, des Chrétiens, pourquoi pas des sataniques ? Mais l'affaire, à en lire les journaux, frise le ridicule. Ça sent à plein nez le louche. Quant à l'habit, chacun met ce qu'il veut chez soi ou ailleurs. D'ailleurs des CD à utilisation personnelle, confisqués sous prétexte qu'ils sont contraires aux mœurs, c'est une violation de la liberté individuelle. Qui est vraiment coupable ? ” Barrez-vous ! Il a 17 ans, lycéen : “il ne faut plus rester dans ce bled. Quand des musiciens sont arrêtés, interrogés sur leur goûts et leurs habits. Il faut trembler. Mes amis sont musiciens et ils connaissent le groupe “ Nekros ”, ils ne sont ni sataniques, ni diaboliques ; ils jouent de la bonne musique. Un point, c'est tout. A croire qu'ils affichent la liberté et la justice ! Mon … Je vous file un conseil : barrez-vous à la première occasion qui se présente.” Les juges de Dieu ! 33 ans, enseignante : “je veux bien croire qu'il existe une secte satanique, que ses adeptes sont coupables et tout le tralala. Mais dans notre religion, il suffit que quelqu'un prononce la confession de foi pour qu'on annule ces accusations. Je crois que tous les accusés l'ont dite, mais on tient toujours à les taxer ! La foi c'est une chose entre Dieu et soi. Ils prétendent pouvoir juger les personnes et leurs actes. C'est la première chose qu'on apprend en Islam. Ils sont lents ou ignorants.” Ils sauront ! 40 ans, cadre : “je n'ai pas vraiment suivi cette affaire. Je crois qu'ils veulent effrayer ces jeunes, passer un message… Mais, si leurs tares se limitent à la musique, ils n'ont qu'à confisquer les CD de la Joutia ou de Derb Ghalef, fermer les boutiques du Twins center et éradiquer le mal. Quant à l'Islam, nous sommes des croyants qui dépendent uniquement de Dieu. C'est uniquement un petit tapage, histoire de dire qu'on est partout”. La sûreté chôme. “ ils n'ont apparemment rien à faire que d'arrêter une poignée de jeunes sous prétexte qu'ils sont sataniques. Et puis, qu'en est-il des voleurs, des meurtriers de Casablanca, ce sont des anges eux ? A priori, la sûreté chôme et veut se divertir avec une nouvelle clientèle ”.