«De toutes les incertitudes nourries par les élections du 12 juin, une seule au moins mérite d'être soulevée : que fera le gouvernement El Fassi en octobre prochain» ? La question posée par le gotha politique n'est pas sans torturer les supporteurs de l'actuelle équipe aux commandes. n LAMINE BELARBi Octobre prochain ? Date de la présentation de la loi de finances 2010, elle sera également l'heure de vérité pour toutes les composantes de la majorité. Numériquement, le Premier ministre Abbas El Fassi doit assurer le vote de ses projets de loi. Or, il est maintenant clair que la coalition des partis du gouvernement, PI, RNI, USFP et PPS est loin de faire le compte. Elle doit trouver des alliés de circonstance, sinon amadouer d'autres composantes pour garantir un soutien, ne serait-ce que tactique. Paradoxe L'opposition, elle, paraît plus à l'aise en bon nombre. Avec un PAM, de Biadillah sorti fort des urnes, elle fait un contrepoids qui risque de donner du fil à retordre à El Fassi et sa coalition ! Souffrant d'une fragilité congénitale, due aux péripéties qui ont entouré sa naissance, le gouvernement aura à subir des attaques de toute part : des Islamistes, des Pamistes, de L'UC et de l'UMP de Mohand Laenser. Un front aussi hétéroclite que ses composantes peuvent rivaliser en agressivité contre l'équipe au gouvernail. Paradoxalement, la majorité est aussi un terrain qui offre à El Fassi l'occasion de « piocher » et sortir des nouveaux partisans. Surtout qu'il profite de la confiance royale accordée par le souverain après le départ du PAM. Le Premier ministre, M. Abbas El Fassi, avait considéré ce renouvellement de confiance Royale comme « un message adressé, outre au Premier ministre et au gouvernement, au paysage politique, indirectement au peuple marocain tout entier». Confiance Confiant, le Premier ministre laisse entendre qu'il est là pour tout son mandat. Et que les enjeux des communales se limiteront à la gouvernance locale. Et c'est pourquoi, il s'est montré critique à l'égard de « certains partis» qui ont tendance à conférer aux communales une dimension législative. Et que seules «les législatives de 2012 seront l'occasion d'évaluer l'action gouvernementale». El Fassi, visiblement agacé par le passage du PAM dans l'opposition, avait déclaré que «cette pratique relève de la brouille. Elle est sans précédent, ni au Maroc ni ailleurs. Un parti de la majorité qui passe dans l'opposition durant les élections, c'est aussi de la brouille». Ce qui ne manquera pas de faire grincer les dents de la direction du PAM, et surtout nourrir sa hargne contre l'actuelle équipe. Reste à savoir ce que fera la majorité lors des échéances gestionnaires prochaines. Le doute plane, et les tractations ne manqueront pas de commencer juste avant la prochaine session parlementaire. n