Mohamed KARIM* 24 Juillet 2009 L'évolution de l'économie marocaine au cours de la dernière décennie s'est caractérisée globalement par des progrès et une décélération de son rythme de progression. Alors que la croissance réelle du PIB a été respectivement de 4,1% au cours de la période 1986-1991; elle n'est que de 1,8% au cours de la période 1991-1999 et, de 5% au cours de la période 1999-2008. Certes, en menant fortement et sans discontinuité une gestion macroéconomique rigoureuse, le Maroc s'est donné une crédibilité et une stabilité solide. Il a même réussi à retrouver la confiance du marché financier international et, à attirer des investissements étrangers et des capitaux. Toutefois, les performances des dernières années en matière de croissance économique, soit 5% en moyenne sur la période 1999-2008, ne doivent pas nous cacher quelques zones d'ombre qui obscurcissent le panorama général. Une des ombres les plus épaisses est incontestablement le développement humain et le développement social. En effet, le programme d'ajustement structurel avait un impact négatif sur les secteurs sociaux, ce qui a contraint les pouvoirs publics à mettre en œuvre en 1983, une politique sociale de lutte contre les inégalités et la réduction des disparités sociales et régionales, particulièrement entre les milieux urbain et rural. Cette politique s'est matérialisée par la mise en œuvre d'un certain nombre de programmes sectoriels ou intégrés. La stratégie de développement social, adoptée par les pouvoirs publics en 1993, constitue la référence fondamentale à ces programmes. Cette orientation à caractère social a été renforcée par le relèvement du budget alloué aux secteurs sociaux de 41% à 55% entre 1992 et 2008. Cependant, les résultats n'ont pas été à la hauteur des attentes en raison des problèmes liés au déficit de gouvernance, à l'insuffisance des études d'évaluation d'impact et au problème de ciblage. Depuis 1998, d'importants progrès ont été réalisés. Ce changement requiert une grande complémentarité entre rigueur financière et réformes économiques. La partie économique des dix ans de règne de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, se structure autour du contexte macro-économique et des progrès accomplis, des évolutions sociales et le développement humain, et enfin, des grands projets structurants. * Professeur Habilité à l'Université Mohammed V- Souissi Spécialiste en Economie et Finance