La proposition marocaine d'autonomie a fini par convaincre la communauté internationale. C'est l'une des réussites marquantes de la décennie. L'évolution du dossier du Sahara aura marqué le règne actuel. En 1999, ce dossier était englué dans un processus référendaire impossible à tenir. Le problème du recensement et les critères d'identification aboutissaient à cette bizarrerie : l'exclusion d'une grande partie de la population du Sahara de la consultation. Le blocage aura duré 13 bonnes années. Face à cette situation, le Conseil de sécurité de l'ONU a demandé aux parties de proposer des solutions réalistes. C'est dans ce contexte que le Maroc a proposé une très large autonomie des territoires sous souveraineté marocaine. Une fois la proposition finalisée, le Conseil de sécurité et la grande majorité de ses membres y ont vu «une proposition crédible» et «une base de négociations valables». Malgré l'opposition d'Alger et du Polisario, la proposition marocaine a emporté l'adhésion de la communauté internationale. Même l'Algérie, et le général Khaled Nizar l'avait avoué à «LGM» dans une interview, ne veut pas d'un nouvel Etat. La situation diplomatique actuelle est peu imparable à celle qui prévalait à la fin du siècle dernier. Plusieurs Etats ont retiré ou gelé leur reconnaissance de la RASD. La situation sur le terrain a évolué encore plus vite. Démocratie et développement La gestion purement sécuritaire était une erreur gravissime parce qu'elle masquait les efforts fournis par ailleurs en matière de développement. C'est d'ailleurs suite à la répression de manifestations à caractère social, que Driss Basri a été remercié. Les provinces du Sud bénéficient désormais du même climat de liberté que le reste du Maroc. Même les quelques dizaines de séparatistes s'expriment librement. La télévision régionale a donné le tour en offrant un véritable espace de débat. Partis politiques, syndicats, ONG ont une activité très dense et jouissent de toutes les libertés offertes par la constitution. Il n'y a plus aucune exception sahraouie en ce domaine. Le taux de participation aux élections, régulièrement supérieur à la moyenne nationale, prouve, s'il en était besoin, que la vie politique est animée. Les investissements publics ont mis à niveau les villes alors que le taux d'urbanisation galopant permet de sédentariser toute la population. Les activités économiques sont en plein boom. Cela a eu deux effets. D'abord l'émergence de nouvelles élites en rupture avec les conservatismes tribaux et ensuite le renforcement de l'attractivité vis-à-vis des réfugiés de Tindouf. Nombreux sont ceux qui ont préféré regagner le pays. Le Polisario a d'énormes difficultés dans ces conditions à garder la confiance des réfugiés. Sachant que le combat d'Abdelaziz est sans issue, jeunes et moins jeunes ne comprennent pas son entêtement et son refus de la solution d'autonomie élargie. Par ailleurs, la proposition d'autonomie élargie a induit la réflexion sur une décentralisation avancée pour l'ensemble des régions marocaines. C'est une véritable révolution institutionnelle qui se prépare. La gestion du dossier du Sahara est donc une réussite qui marque la première décennie du règne de S.M Mohammed VI. Même si la vigilance reste de mise devant le refus d'Alger de mettre fin à une tension qui ne sert pas les intérêts des peuples de la région, la proposition d'autonomie élargie est un jalon de l'édification d'une intégration régionale base de la paix, de la stabilité et de la prospérité. C'est pour cela qu'elle est la seule solution «réaliste, crédible et viable».