Un sacre, c'est toujours mérité. Il l'est d'autant plus quand il est synonyme de couronnement en championnat. Là, le hasard n'a pas droit de cité. On pourrait l'évoquer pour un match ou deux, mais pas plus. Le champion est par définition plus fort que les autres qui, si cela se trouve, lui ont facilité la tâche sans le vouloir. Et c'est justement ce qui fait toute la différence. Cette année, c'est au tour du Raja, qui n'avait pas goûté au même bonheur depuis quatre ans, de se hisser à la tête du football national. Et pourtant, le début de saison de l'actuel champion aura été particulièrement laborieux, voire franchement catastrophique. Mais il le doit à la persévérance de son président, son obstination même d'avoir redressé la barre. S'il n'avait pas ce « défaut », il aurait vite cédé à cette folle pression orchestrée par tous ceux qui voulaient la tête de l'entraîneur, celle des joueurs, du comité et de tout le monde. Et bien entendu, le public, le vrai, celui qui n'a roulé pour personne, mais qui a plutôt vibré pour l'équipe et l'équipe seule, a droit à tous les égards. Ce titre, parviendra-t-il à raisonner enfin ces éternels insatisfaits qui se croient plus rajaouis que tous les autres et surtout plus connaisseurs en football que quiconque ? On ose à peine le souhaiter. Et pas pour le seul Raja, mais pour tout ce football qui est le nôtre et qui a tant besoin de se débarrasser de tous ces éléments nuisibles, qui empêchent son essor.