L'un des points les plus importants de la diplomatie marocaine depuis l'intronisation de SM Mohammed VI, concerne l'Afrique. Depuis la forfaiture d'Edem Kodjo et l'admission de la «RASD» au sein de l'OUA, le Maroc n'est plus membre de l'organisation panafricaine. Cela n'empêche pas Rabat d'être omniprésent dans les structures sous-régionales qui sont, par ailleurs, beaucoup plus crédibles, plus efficaces, qu'une union africaine paralysée par les conflits. Le Maroc a patiemment renforcé les liens bilatéraux avec la majorité des pays Africains. SM le Roi se rend dans quelques jours au Cap-Vert. Cette ancienne colonie portugaise, avait pendant un temps été influencée par la propagande algérienne. Les dirigeants en sont revenus. Comme à l'accoutumée, la visite officielle du souverain sera à n'en pas douter, un moment fort dans l'histoire de la coopération bilatérale. La nouvelle politique marocaine vis-à-vis de l'Afrique s'appuie sur une conception sincère de la coopération Sud-Sud. Le Maroc offre à tous ces pays, son expérience et ses atouts dans les domaines où cela peut être utile. Cette approche permet de tisser des liens pérennes qui dépassent de loin des votes à la sauvette, dans des cénacles internationaux. Les visites royales tendent à prouver l'importance qu'accorde le Maroc à l'Afrique et à ses relations avec les pays africains. Ce n'est que justice. Le Maroc est un pays enraciné en Afrique, depuis la nuit des temps. Il a joué un rôle essentiel dans le soutien aux mouvements de décolonisation et dans la création de la défunte OUA. Il a joué et continue à jouer un rôle important dans les missions de maintien de la paix. Sa situation géographique en fait un pont idéal pour les échanges avec le vieux continent. Les résultats de cette approche sont palpables. Le flux des échanges, longtemps au point mort, est plus important. Les entreprises marocaines, bien que timidement, s'intéressent de plus en plus à ces pays à fort potentiel. Des étudiants de différentes nationalités choisissent le Maroc pour parfaire leur formation. Ces liens, appelés à se renforcer, finiront par avoir un impact politique. L'inverse n'est pas nécessairement vrai. Fidèle à son histoire, le Maroc, par la coopération Sud-Sud qu'il propose, donne l'exemple. Bien que n'ayant ni les ressources de l'Algérie, ni la puissance économique de l'Afrique du Sud, notre pays a su trouver les voies vers une coopération qui profite aux différentes parties. C'est cette rationalité là qui finira par l'emporter contre les désirs de leadership qui ne sont fondés ni sur l'histoire, ni sur les réalités d'aujourd'hui. ■