Dans les grandes démocraties, les élections communales sont celles qui mobilisent le plus les troupes et les électeurs en général. Le Maire est l'un des personnages-clés de l'édifice démocratique. Il symbolise la représentation par excellence, celle de la proximité, parce qu'il gère l'espace où se déroule la vie quotidienne des gens. Les politiques de décentralisation, en renforçant les attributions des collectivités locales ont renforcé cet attrait pour une consultation, centrale dans la démocratie. La campagne qui démarre chez nous n'est pas annonciatrice d'une telle mobilisation. Partout les mêmes figures sont candidates à leur propre succession. Les pratiques sont les mêmes, celles qui aboutissent à un faible taux de participation. Prions seulement pour que l'ensemble des candidats fassent leur métier de candidat. D'abord en rompant avec le passé et ses pratiques malsaines, en respectant l'électorat et la compétition transparente. Prions pour que la campagne soit réellement une campagne pour les municipales. C'est-à-dire avec des propositions, des projets, des programmes locaux. Que ceux-ci soient débattus avec la plus large partie de l'électorat. Il est inconcevable que l'on continue à faire campagne autour de thèmes nationaux pour des élections communales. La plupart des candidats réimpriment le même tract que celui des législatives. Prions aussi pour que la constitution des bureaux, le choix des présidents, se fassent sur la base d'une cohérence politique et pragmatique, en dehors de toute manipulation ou achat des consciences. Prions enfin pour que les bureaux élus puissent accomplir leurs mandats dans la cohésion et qu'ils se donnent les moyens pour communiquer sur leur action avec les électeurs. Il ne nous reste plus que la prière devant l'incurie de la classe politique dans son ensemble. Le séisme de septembre 2007 n'a créé aucun sursaut. Les mêmes pratiques, mesquines, mercantiles perdurent. Les chamailleries pour les candidatures, les démissions de protestation, le nomadisme, ont été une nouvelle fois de mise. Le rajeunissement, l'appel aux cadres compétents, les nouveaux visages promis, tout cela doit attendre. Alors prions pour que les mêmes causes ne donnent pas les mêmes effets et ce, contre la rationalité pure. ■