C'est bien beau de faire l'effort de tenter de réduire les effets de cette violence qui sévit dans nos stades et qui colle, comme de la glue à notre sport. Encore faut-il, en vue de cerner au mieux ce fléau, être en mesure d'identifier ceux qui sont derrière, d'en déterminer le profil. Quand on plante un panneau ou que l'on accroche une banderole disant timidement, et naïvement, que « la violence empêche le développement du sport national », qui ciblerait-on au fait ? Les joueurs qui, de toutes les façons, sont censés savoir qu'en acceptant de pratiquer un sport donné dans un cadre bien déterminé, ils ont dû en accepter les règles et sont de ce fait soumis au règlement le régissant ? Les dirigeants et entraîneurs, censés donner l'exemple et servir de modèle à leurs joueurs en premier, mais aussi l'image du club ou du sport auxquels ils s'identifient ? Les uns et les autres sont également censés être assujettis aux mêmes lois et règlements que les joueurs. Ils sont donc, en principe du moins, maîtrisables, les sanctions en vigueur pouvant s'appliquer à eux. Il y a donc moyen de mettre hors d'état de nuire ceux, parmi eux, qui empêcheraient le sport d'être conçu comme il doit l'être avec les nobles valeurs qu'il est, de facto, appelé à véhiculer. Les parasites empestant le public, ceux contribuant à dénaturer le sport, à le vider de son sens en l'infectant de comportements irresponsables et barbares, ne doivent avoir droit à aucune indulgence. On ne peut contester le bien-fondé de toutes ces études ou analyses visant à comprendre et à déceler les raisons de cette violence qui prend de plus en plus d'ampleur jusqu'à devenir inadmissible, insupportable, se transformer en fléau qu'il urge de combattre et d'éradiquer. L'expérience a démontré que les bonnes intentions, à elles seules, ne sont jamais parvenues à venir à bout de problèmes, surtout quand ils ont atteint une aussi grande et aussi grave dimension. Il a été prouvé que «les hooligans» du dimanche, n'avaient aucun lien avec quelque équipe que ce soit, ni avec le sport en général. Des casseurs, mais aussi et surtout, des « pro » pick-poket, des spécialistes du vol à la tire, des agresseurs confirmés qui trouvent leur bonheur dans les bousculades et tous mouvements de la foule qu'ils ont l'art et la manie de provoquer. Il y a aussi les mineurs exploités, à leur insu, par ces derniers. Et quand on s'en prend aux biens et à l'intégrisme corporel d'autrui, cela relève du pénal. Les autorités sont appelées à sévir, rien qu'en faisant appliquer la loi. Dans la légalité la plus stricte, sans plus. Pour ce qui est des mineurs, ce sont bien sûr parents et tuteurs, mais aussi ceux qui auraient rendu possible un accès au stade qui leur est, en principe, interdit qui doivent en rendre compte. Mais, tant que les choses se passent autrement, on ne doit sûrement pas s'attendre à quelque miracle. Et, au moment où certains semblent se faire un devoir d'entretenir quelques douces chimères, ce sont et pas plus tard que le week-end dernier, trois cas qui attestent de l'inconstance, de la légèreté et l'irresponsabilité des uns et des autres qui se sont fait jour. Les cancres des stades se sont livrés à des duels sans merci, rivalisant autour de la palme de la bêtise. Les Settatis de la RSS, leur président en tête ont failli bouffer un arbitre qui, manifestement, avait privilégié le Rachad adverse. Mais rien ne justifiait une réaction aussi démesurée. Les handballeurs ont fait « mieux, avec ce match WAC/Commune Hay Mohammadi, transformé en pugilat en bonne et due forme. Le plus triste, c'est quand on se donne en spectacle devant des délégations étrangères et des invités de marque, quand un éminent responsable de ce prestigieux club qu'est le WAC et un honorable député et membre du Conseil de cette grande ville qu'est Casablanca en sont venus aux mains. Quel genre de campagne faudrait-il alors mener ? n