Nous sommes à un mois des élections municipales. Encore une fois, les structures partisanes sont en deçà de l'enjeu. Il n'y a pas de vrai débat, ni d'esquisse de véritables programmes locaux. Les partis sont encore englués dans la gestion des ambitions personnelles souvent légitimes par ailleurs, et le choix des têtes de liste. Le ministère de l'Intérieur lance une campagne pour appeler les électeurs à se déplacer le jour du scrutin. Campagne intelligente parce qu'elle s'appuie sur l'essentiel, à savoir, le rôle des collectivités locales. Si les chaussées sont en mauvais état, les jardins publics délaissés, le ramassage des ordures ménagères approximatif, c'est que les communes sont mal gérées. L'administration n'a aucun rôle là-dedans, à part le contrôle. Les citoyens doivent se réapproprier cet outil extraordinaire qu'est la collectivité locale. Ils ont une arme redoutable à leur disposition, le bulletin de vote, il faut qu'ils s'en servent. Les élections municipales de juin prochain ne sont pas une échéance électorale comme les autres. Elles interviennent à un moment important de l'histoire du pays. Le décollage économique est une réalité palpable, l'approfondissement du champ des libertés place la construction démocratique sous les meilleurs auspices. Dans ce contexte, le Maroc ne peut se permettre de continuer avec la même qualité, douteuse, les mêmes pratiques, la même gestion des élus communaux. Or, sur cet aspect, l'exécutif ne peut rien. Ce sont les électeurs qui sont déterminants. La faible participation aboutit immanquablement, à l'élection des véreux qui peuvent avec quelques centaines de voix, se retrouver à la tête d'une commune. Il est illusoire après d'en attendre des miracles. La majorité silencieuse justifie son apathie par les turpitudes des élus et la déliquescence des partis. Le constat est réel. Mais si les électeurs ne se mobilisent pas pour élire des gens compétents et redonner à la politique un sens, il y a peu de chances que les choses changent. A l'inverse, s'il y a une mobilisation populaire, les individus passeront derrière les partis, la politisation de ces élections amènera alors une responsabilisation des partis par rapport aux agissements de leurs candidats. C'est ce cercle vertueux qu'il faut initier. Notre cadre de vie, la qualité de celle-ci dépend largement de ceux qui géreront la commune où nous vivons. C'est pour cela qu'il faut voter en masse le 12 juin prochain. ■