Le derby, il n'y en a qu'un seul au Maroc. Certes, l'on a eu droit par le passé à un FAR-FUS, ou un FAR-Stade qui peuvent bien se rappeler à notre bon souvenir dès la saison prochaine, comme l'on a eu droit à d'autres derbys fédalis ou marrakchis ou même casablancais, mais cela n'a jamais égalé le Derby. Celui opposant les Verts aux Rouges, le Raja au Wydad a un charme tout particulier, un attrait tout autre. Il ne serait nullement exagéré de chercher la comparaison du côté de ce fameux classico opposant le Barça au Real pour ce qui est de l'engouement et de la passion que ces deux duels suscitent. Quant au reste, il faut voir. Tous ceux qui ont eu le privilège d'assister au Classico que ce soit au Bernabeu ou au NeoCamp, vous diront leur admiration, leur subjugation quant à la qualité de l'organisation. Il faut être marocain habitué au désordre et au chaos que nous servent nos terrains, pour se présenter dans ces deux stades mythiques, trois, voire quatre heures à l'avance. Ce n'est qu'à une demi-heure du coup d'envoi, que les gradins des stades espagnols commencent à recevoir des spectateurs reçus dans des conditions de confort assuré et de grande dignité. Que ce soit le Real ou le Barça qui perd, les supporters de l'un ou de l'autre bord quittent les lieux avec tout autant de dignité. La sortie, comme l'entrée, se fait dans une agréable fluidité. Le hasard du calendrier a voulu que le Derby coïncide, ce dimanche avec le Classico. Serait-ce suffisant pour que les voyous des stades prennent exemple sur les voisins? Serait-ce suffisant pour que les passions soient contrôlées, que les resquilleurs et les spéculateurs disparaissent des alentours du Complexe Mohammed V et que les pleurnicheurs habituels ne s'évertuent pas, une fois encore, à chercher à charger les arbitres au lieu d'assumer et de s'assumer ? Rien n'est moins sûr. Hélas !