Fouad Ali El Himma n'a pas mâché ses mots ni ses maux. Il y a des walis et gouverneurs qui abusent de leur autorité pour mater le PAM s'insurge-t-il. A la veille des élections, cela promet ! Analyse. Inédit : la très officielle Map a publié un communiqué contre l'agissement d'un gouverneur toujours en exercice. Ledit communiqué est rendu public par Le parti Authenticité et Modernité qui a fustigé «le comportement déplacé d'un gouverneur de la région de Rabat, à l'égard d'un conseiller à la deuxième Chambre du parlement, membre du Bureau national et secrétaire provincial du parti, à l'issue d'un meeting du parti organisé le 15 avril à Sidi Yahya Zaer». Et d'ajouter «le conseiller, en même temps qu'un groupe d'élus de différents partis, a été convoqué au bureau du gouverneur, et blâmé pour avoir pris la parole lors de ce meeting». Attaque Faisant écho à des déclarations sévèrement critiques émanant de Fouad Ali El Himma à l'encontre de certains responsables de l'autorité territoriale, le communiqué donne suite aux démarches entamées par le Secrétaire général du parti, Cheikh Biadillah qui « avait informé le ministre de l'Intérieur du comportement de certains agents d'autorité, dont le gouverneur précité». Mais l'essentiel est ailleurs. Car, c'est Fouad Ali El Himma qui a, lors d'un meeting à Ouarzazate, ouvert le feu sur certains walis et gouverneurs coupables, selon l'ancien secrétaire d'Etat à l'Intérieur, de pression et manipulation contres les militants du PAM et bien plus : à Fès, El Himma a explicitement pointé les lobbies qui faussent le jeu démocratique et tentent l'OPA sur les villes et autres communes. Interrogé sur la question, le ministre de l'Intérieur Chakib Benmoussa a demandé des preuves. Dont acte. Cependant, les sorties d'El Himma ont interloqué plus d'un : que veut le chef spirituel du Pam ? Mobilisation Visiblement, le nouveau parti tente de mobiliser plus d'électeurs en attaquant le complexe politico administratif devenu au fil des échéances, une vraie résistance, voire, « des poches de résistance qui dévalorisent l'action politique ». Le parti serait-il inquiet, surtout après le test des élections partielles qui n'avaient rien à voir avec le plébiscite de 2007 et qui a conduit trois députés, les premiers du PAM au Parlement ? En fait, le ministre de l'Intérieur a lui-même prédit lors d'un dîner avec la presse, un score de plus de 10 % de voix au nouveau parti. Exercice un peu hypothétique, ce sondage préélectoral est en faveur des amis de Biadillah. Surtout que leur cheval de bataille est justement une offre politique nouvelle. On s'en souvient encore, un sondage du ministère de l'Intérieur sur la participation aux précédentes élections du 7 septembre 2007, affirmait que «45% de ceux qui ont déclaré leur intention de s'abstenir le feront pour des raisons d'offre politique». Révélateur sur la tactique du PAM. Et pas seulement, bien entendu !