Les Assises de l'Agriculture tenues à Meknès, les deuxièmes du genre, ont constitué l'occasion de faire le point sur l'avancée du plan « Maroc vert ». Si l'année dernière trois filières avaient été identifiées, choisies, pour signer des conventions, des contrats programmes, cette année elles ont été au nombre de six. En plus, le secteur financier était présent pour montrer son implication et son appui à la nouvelle stratégie. Nous ne sommes pas face à des annonces, des projections, mais face à un puzzle qui se met en place, avec des investissements à la clé, à court moyen et long terme. Le résultat escompté, c'est la reconfiguration de l'agriculture marocaine, dans le sens d'une plus grande efficacité, et donc d'une plus grande création de richesses. Ce programme en marche, vise à mettre en place les conditions de l'émergence d'une agriculture performante en répondant aux défis que sont l'émiettement du foncier, le difficile accès au financement, et donc la faible productivité. L'agrégation, la régionalisation, le reprofilage des spéculations agricoles, en fonction de critères scientifiques, tout cela sous-tend le travail en cours et constitue une batterie de réponses adéquates. L'agriculture Marocaine avait grand besoin d'un tel projet ambitieux et volontariste. Le Développement intégré, durable, a besoin d'une agriculture rénovée, car la faible productivité a entraîné des phénomènes sociaux très négatifs. On peut citer l'exode rural, la paupérisation de régions entières. La question de l'eau n'explique pas à elle seule cet état des lieux. La démarche volontariste vise la mise à niveau de l'Agriculture pour en faire un pilier du développement. Le mot clé c'est la régionalisation. Et justement la nouveauté c'est l'émergence de plans régionaux, en fonction des filières choisies, permettant des synergies, des gains en économie d'échelles. Cet optimisme doit inciter à la mobilisation. Enormément de choses dépendent de la réussite de ce plan. Une Agriculture plus performante, cela ne signifie pas seulement quelques points de croissance de plus. C'est surtout l'approfondissement du marché intérieur, par l'augmentation du pouvoir d'achat en milieu rural et accessoirement la limitation de la pression de l'urbanisation. C'est une condition essentielle du décollage économique. L'agrégation permet une mécanisation plus avancée et un savoir-faire plus dense. Nous sommes appelés à vivre une transformation radicale du visage de nos campagnes et ce, en un laps de temps assez court, une grosse décennie en somme. Le temps de rationaliser la gestion de l'eau, qui restera un facteur important. Pourvu que la mobilisation de tous les acteurs concernés soit au rendez-vous pour relever un défi majeur pour le développement du pays. ■