Du 26 au 29 mars, Benguérir s'apprête à rendre un vibrant hommage à la chanson marocaine moderne. Un chapiteau blanc est installé sur les champs de coquelicots. Le rideau noir s'ouvre sur une scène décorée d'une manière artistique avec une toile de fond, peinte par l'artiste Lisbeth Buonanno. L'ensemble baigne dans une lumière bleue tamisée. Sur les parois sont suspendus, tels des tapis volants, les portraits des grandes figures ayant marqué la scène musicale nationale. Ainsi est le décor où se produiront les artistes à l'affiche de la première édition d'Awtar. Le but : faire défiler, comme dans un fondu-enchaîné, 40 ans de refrains de la chanson marocaine moderne. Et faire appel aux jeunes espoirs, ayant brillé au cours des grands rendez-vous organisés à travers le monde arabe, les Laila Gouchi, Saad Lamjarred, Hajar Adnane, Bader, Meryem Benmir, Youssef Jraifi, Mohamed Reda, Leila El Berrak, Aziz Bouhdada, Halima Alaoui et Hatim Ammour. Encadrés par Ahmed Cherkani, un maestro aussi jeune qu'eux et une quarantaine de musiciens, ils interpréteront, au cours de trois grands concerts qui s'annoncent mémorables, plus d'une quarantaine de morceaux, partie intégrante de la mémoire sinon de l'imaginaire de tout Marocain. Outre les spectacles, l'hommage à la chanson et à ses pionniers comprend : L'exposition des figures emblématiques de notre répertoire, la tenue d'un forum ouvert et convivial autour de «la chanson marocaine hier et aujourd'hui» réunissant paroliers, compositeurs, interprètes et écrivains, La projection des 30 épisodes de l'émission «Filbali oughnyatoun», diffusés par la première chaîne nationale, ainsi que la publication du livre souvenirs «30 refrains de la mémoire, tubes de la variété marocaine». Rendre hommage aux pionniers, célébrer nos jeunes stars, le tout dans le but de mettre en valeur, d'une manière originale et ludique, un fragment de notre identité. Là est le défi d'Awtar, organisé à Benguerir par la Fondation Rhamna, dans l'arrière pays, loin de la lumière des grandes villes ! ■ Cherifa, karoutchi, Marouani, Ziani, Gouchi, Ammouri…Voix du Maroc pluriel Musique andalouse, Malhoun, Taqtouqa jabalia…Langues berbères, arabes, hassanie… Chants et rythmes des plaines atlantiques, des montagnes de l'Atlas et des dunes du Sahara. Traditions des campagnes et répertoires des villes. Le concert du dernier jour du festival se veut un survol de la richesse et de la diversité du patrimoine musical marocain. La Tamawayt du Moyen Atlas avec Cherifa et sa voix chaude et vibrante, L'Amarg avec le Bob Dylan du Souss Ammouri Mbarek, la tradition Hassani avec l'une de ses figures les plus représentatives Batoul Marouani, les mille et une facettes de la Ayta avec l'incontournable cherikh Benomar Ziani, la tradition judéo-arabe avec l'un de ses derniers héritiers, Maxime Karoutchi. Plus qu'un concert, c'est à un spectacle total auquel nous sommes conviés. Une belle et originale manière de clôturer, en apothéose, la première édition du Printemps Culturel du Haouz.