Ammouri Mbarek est à l'affiche d'Awtar, 1er festival culturel du Haouz qu'organise la Fondation Rhamna pour le Développement Durable du 26 au 29 mars 2009 à Benguerir. Portrait Natif d'Irguiten, village à l'ombre du Haut-Atlas, dans la région de Taroudant en 1951. Le décès brutal de ses parents le contraint de rejoindre la maison des enfants Lalla Amina. Un orphelinat tenu par les bonnes sœurs franciscaines Deux Marie. C'est là qu'il reçut ses premiers cours de chant et toucha pour la première fois à une guitare, unique instrument à la disposition des jeunes au foyer de l'orphelinat. Il faisait partie de la chorale qui, pendant les randonnées, les fêtes de fin d'année ou du nouvel an, chantait « Frero jaquot », « Sur le pont d'Avignon », ainsi que des textes écrits et composés par l'une des sœurs. Adolescent, il animait les fêtes et soirées du collège Ibn Sulaiman Roudani reprenant du Salvador Adamo et autre Enrico Macias. En 1968/69, il abandonna les études pour se consacrer à sa passion. «J'étais instable et le répétiteur me chassait tout le temps de la classe parce que je n'avais pas les 50 DH annuels». S'essayant à l'écriture et à la composition, il lance avec deux amis les «Birds», puis le groupe «The Souss Five» dans l'esprit de la mouvance Ghiwani qui déferla sur les seventies. En 1973 Brahim Akhayat le remarqua au cours d'un mariage à Tiznit chez la famille Lakhsassi. Il lui propose de venir à Rabat pour faire partie d'un projet culturel, la création d'un groupe berbère moderne. Le groupe « Yah », devenu par la suite le fameux «Ousmane» (les éclairs), fut connu grâce à l'une de ses premières soirées privées, un mariage chez Haj Omar, alias « Nass blassa » à Casablanca où il y avait la fine fleur du commerce et de la culture (Ahmed Oulhaj, Akhennouch, Najm abaakil, Abdelkrim Khatib, Abdellah Souiri…). Le groupe éclate après trois ans d'existence. Ammouri continue son chemin en solo et sort sa première cassette en 1979 avec le refrain emblématique de la plume de Mohamed Moustaoui, « Tizwit, nera nek dim nmun » (abeille, je désire t'accompagner). Tel un troubadour de la trempe de Haj Belaid ou un Bob Dylan, la guitare en bandoulière et les semelles au vent, il erre sur les routes du Maroc et de l'étranger. Trois fois l'Olympia, la Mutualité, le théâtre des Amandiers en France, l'Université Libre de Belgique, le théâtre Rasa en Hollande, les Etats-Unis, le Canada…En 1985, il crée et compose, à l'occasion du premier festival de la chanson marocaine à Mohammedia, «Gennevilliers», arrangée par Ahmed Khachan et chantée en compagnie d'un orchestre symphonique sous la direction d'Ahmed Awatif. La chanson, écrite par Ali Azayko traitant du thème de l'exil, décroche le troisième prix. Pas moins de dix albums de Ammouri sont sur le marché dont le dernier porte le titre d'«Afoulki » (2006), beau en Tachelhit, à l'image de son étonnant parcours. ■