Les développements de la crise avec l'Iran mettent une nouvelle fois, en perspective, la nécessité de la réussite de la réforme du champ religieux entreprise au Maroc depuis plusieurs années. Le chiisme, à la suite du wahabisme, s'est introduit dans la société marocaine. Ces deux modes de religiosité sont très éloignés de l'Islam de nos parents. Ce n'est pas le plus inquiétant. Ils sont surtout instrumentalisés par une vision politique manichéenne, aux antipodes à la fois de l'histoire et du projet du Maroc. Le chiisme est à la solde des velléités hégémoniques de l'Iran qui ne cache pas son ambition de devenir le leader du monde musulman, les dérives wahabistes nous ont martyrisés dans nos chairs le 16 mai 2003. La réforme du champ religieux est donc une nécessité pour prémunir le Maroc de toute intrusion, porteuse de dangers pour la collectivité. Par ailleurs, dans ce combat, le Maroc est formidablement outillé. L'unicité du rite ne date pas d'hier, elle est l'apanage du Maroc depuis des siècles. Contrairement aux autres pays de la sphère musulmane, le sunnisme, le rite malékite, avec le Roi et auparavant le sultan comme commandeur des croyants, sont un fondement du système institutionnel marocain. Il n'y a de place dans notre histoire, ni de chicaneries doctrinales, ni de divergences de rites et encore moins d'affrontement confessionnel. Dans ce contexte, la réforme en cours consiste en la préservation de cette unicité, de ces fondamentaux religieux, mais pas seulement. L'Islam marocain a su s'adapter au fil des siècles. Il lui appartient aujourd'hui de s'intégrer dans les choix de modernités irréversibles faits par le Maroc. C'est ainsi que l'on peut situer la formation des morchidates, la modernisation des structures. C'est avec une grande sérénité que le Maroc a choisi cette voie, parce qu'elle est en adéquation avec à la fois ce qu'il a été, ce qu'il est et ce qu'il entend être. Ce choix a permis au Maroc d'acquérir un rôle central dans le dialogue des civilisations, parce que nos choix sont validés par la communauté internationale, mais aussi parce que la tolérance, la convivialité ne sont pas un vain mot dans notre histoire. La réforme du champ religieux est donc une réforme centrale dans la construction du projet Marocain. C'est aussi une réponse aux vaines manœuvres chiites et wahabites. Elle est le fondement de la sécurité religieuse, élément central de la stabilité du pays, elle-même condition sine qua non de la démocratie. ■