Le rapport du Département d'Etat américain rendu public le mercredi 25 février 2009 sur l'état des droits de l'homme dans le monde et incluant un chapitre « Maroc et Sahara occidental », a suscité des réactions globalement positives dans les réseaux diplomatiques du pays de l'oncle Sam accrédités au Maroc. Robert Jackson, faisant fonction d'ambassadeur par intérim à Rabat a clairement fait savoir «nous croyons fermement que le Maroc est sur la voie de la réforme et du respect des droits de l'homme. Le rapport 2008 décrit les avancées dans le domaine des droits de l'homme». La réaction du ministre marocain de la Justice est plutôt nuancée en faisant la part entre les observations «constructives» et les «exagérations» contenues dans le document du département d'Etat coiffé par Hillary Clinton. En effet, s'exprimant en marge de la 10ème session du Conseil des droits de l'homme de lundi dernier à Genève, Abdelwahad Radi a relevé que «le dernier rapport du département d'Etat américain sur les droits de l'Homme au Maroc comporte des observations dont on peut tenir compte, mais aussi des exagérations». Au volet de ces affabulations, certaines sorties s'acharnant contre notre pays ne peuvent émaner que d'organisations à la Transparency International réaffirmant, pour la énième fois, les mêmes clichés éculés contrairement au Département d'Etat américain qui suit et apprécie l'évolution des acquis dans le Royaume. Notamment lorsque son Directeur des programmes pour MENA croit détenir la science infuse en affirmant que la liberté d'expression dans nos provinces du Sud est «moindre» que dans les autres régions et que la loi anti-terrorisme aurait marqué un recul dans la voie du respect des droits humains dans le pays. Il devrait savoir que ce sont les grandes démocraties mondiales, USA en tête, qui se sont dotées les premières de lois de ce type et que Guantanamo ne se trouve pas au Maroc. Quant au Sahara marocain, il faut se rendre à l'évidence que les perspectives offertes par le plan d'autonomie est, au bas mot, le plus avancé et le plus décentralisé dans l'ensemble du Royaume. Le Garde des sceaux s'est montré plus offensif en s'essayant à un «benchmarking» entre formations émergentes et pays développés pour se risquer, non sans à propos, au constat «qu'aucun pays ne peut prétendre à la perfection en matière des droits de l'Homme… Nous considérons cela comme un fait normal pour tous les pays», sans manquer de faire remarquer que des rapports sont aussi publiés concernant les droits de l'homme dans les démocraties développées, Europe et Etats-Unis d'Amérique compris. Cela étant, il faut rappeler que le Maroc a réalisé d'importantes avancées en la matière en continuant d'adhérer à toutes les initiatives internationales et à signer les conventions ayant trait aux droits de l'Homme. En interne, la marche de l'élargissement des espaces de libertés se poursuit avec un CCDH qui vient de boucler le week-end dernier, sa 32ème session ordinaire pour l'examen du rapport 2008 sur la situation des droits de l'homme au Maroc, en faisant le point sur la mise en œuvre des recommandations de l'IER et en déclinant un projet de guide des visites des lieux de détention rendus célèbres par la répression des années de plomb. Cette même année a vu le lancement de chantiers importants ciblant la Plate-forme Citoyenne pour la Promotion de la Culture des Droits de l'Homme, le Plan d'Action National pour la Démocratie et Droits de l'Homme ainsi que la Charte nationale des Droits et Devoirs du Citoyen. Auparavant, le Comité de pilotage du Plan d'action national dont la présidence est confiée au ministre de la Justice, avait défini, dans sa session du 23 février dernier les structures et agenda d'interventions et envisage d'organiser les 3 et 4 avril prochains, un séminaire national dans lequel plus de 200 participants en provenance des diverses institutions publiques et organisations de la société civile, tenteront de s'accorder sur les axes et thématiques prioritaires du Plan d'Action. Il faut aussi rappeler l'engagement total du Royaume, Souverain en tête, dans la consolidation des droits humains tels qu'ils sont universellement reconnus, substrat du message fort de l'Etat marocain à l'occasion de la célébration du 60ème anniversaire de la proclamation de la Déclaration universelle des droits de l'homme (10 décembre 1948).