Tout a commencé grâce à la complicité qui réunit le parolier Mustapha Baghdad et le compositeur-interprète Mahmoud Idrissi. Nous sommes en 1983. Les deux amis sont dans le train Rabat-Oujda pour participer à la première édition du festival de Saïdia. Mahmoud demande à Mustapha de lui concocter une chanson qui porte sur la joie, sur les moments de bonheur que chaque être humain souhaite vivre. Le trajet est long, la nuit et les discussions interminables. L'écriture, inspirée de l'expression Marrakchie «Saa saïda», est entamée sur les sables chauds de la station balnéaire. «L'heure de joie n'a pas de prix Le lieu est illuminé et la gaieté rend paisible L'aimé apparaît nonchalant, de toute magie et beauté» Avec son inséparable luth, Mahmoud entame la composition de ce premier couplet. Si l'expression inspira l'écriture, c'est un rythme cher à la ville rouge qu'on surnomme «Oulidat al watan» qui déclencha le processus créatif chez le compositeur. Un rythme léger, populaire et profondément ancré dans l'imaginaire marocain avec sa mesure 6/8. La chanson est ainsi écrite et composée. Au cours de ce séjour qui dura quatre jours, l'ossature du refrain est fin prête. Mahmoud évoque aussi le compositeur Mohamed Benabdessalam qu'il avait entre les yeux au moment du travail. «Saa saïda» est enregistrée en 1985 avec l'orchestre national et présentée, pour la première fois, à Beni Mellal au cours de l'une des soirées des régions, très accourues dans les années quatre vingt. Pendant l'une des fêtes organisées au palais, Hassan II demande à Mahmoud ce qu'il allait chanter. Ce dernier lui cite une série de chansons et le roi qui s'étonne, «et Saa saïda ?». Il faisait partie des millions de marocains ayant suivi, en direct à la télévision, le concert de la cité de «Aïn assardoun». Enregistré à la radio et distribué en cassettes, par Hamid Alaoui et sa boite «Adoua al madina», le refrain connaît un franc succès. «Saa saïda» de par sa thématique et son rythme, est de toutes les fêtes, familiales et nationales. Les chanteurs de café, cabarets et autres hôtels s'en emparent. Elle traversa même les frontières et fut reprise au Maghreb et en Orient. Abdou Dariassa l'interprète ainsi que Talal Maddah. Au Maroc on connaissait la version du chanteur populaire Laasri, en vente en cassettes. Laila El Gouchi, la lauréate de studio 2M devenue chanteuse professionnelle, la revisite avec grâce et maestria. ■ Parution Non, il n'est pas mort Aujourd'hui, je me suis dit : écoute RAAD! Tu ne vas tout de même pas t'amuser à raconter aux gens tout le restant de ta vie des histoires aussi anciennes que ciel. Aujourd'hui avec RAAD, plus de «Saif Dou Yazane» ! plus de “ «Sidna Ali et l'ogre». Les gens qui sont à la quête de rire ou de la distraction n'ont qu'à me tourner le dos et se boucher les oreilles. Qu'ils applaudissent l'acrobatie des «ouled sidi Hmada Moussa». Qu'ils aillent boire de leurs regards les corps des «Chikhates»; cela les aidera à se masturber la nuit. Chez moi, il y a l'acrobatie du verbe. Nous voulons avoir affaire à des gens fins d'oreilles, des gens qui savent évaluer le mot, le soupeser. ■