Du 26 au 29 mars 2009, la ville de Benguérir accueillera AWTAR, la première édition du Printemps Culturel du Haouz. Musique, cinéma, colloque et expositions sont au programme. L'acte culturel au Maroc est fondateur lorsqu'il ne s'inscrit pas dans une logique purement évènementielle, dénuée de sens, c'est-à-dire dans l'agitation passagère. Il est un élément déterminant qui conditionne la dynamique générale d'évolution de la société». C'est par ces mots que débute le texte présentatif de l'évènement. Tout un programme. Initié par la Fondation des Rhamnas, le Printemps Culturel du Haouz se positionne dans le champ culturel national en se voulant une démarche réfléchie dans un projet global, à savoir, la mise à niveau d'une région oubliée et de son développement. Les mondains et «les gens du goût», qui s'attendent à une manifestation folklorique, seront déçus. Ouverture sur l'Autre, modernité et dialogue des cultures sont les lignes directrices d'une programmation cohérente, conçue et préparée depuis des mois. Tout en étant ancrées dans leur terroir et fières de leur particularisme régional, les populations de la région n'ont–elles pas droit aux cultures du monde ? Une programmation alléchante «Hymne à la chanson marocaine» est le thème et le moment fort de cette première édition. Nos jeunes talents, qui brillent à l'intérieur du pays comme à l'étranger à l'instar de Laila Gouchi, Saad Lamjarred, Laila Barrak, Mohamed Reda, Meryem Belmir…, viendront interpréter, tout au long de trois jours et au cours de trois grands concerts, pas moins d'une quarantaine de refrains de notre mémoire. De Houssain Slaoui (Zine oulain zerga), en passant par Maâti Belkacem(Ya bent lamdina), Fouiteh (Awmaloulou), Ahmed Jabrane (Limcha lou ghzalou), Brahim Alami (Ya annassi), Bahija Idriss (Atchana), Mazgaldi (Laaroussa), Abdelouhab Doukkali (Yalghadi f'toumoubil), Abdelhadi Belkhiat (Sannara) jusqu'à Rajaa Belmlih (Ya jara ouadina) et autre Latifa Raâfat (Khouiy), le public entonnera sans aucun doute des morceaux qui font désormais partie intégrante de son identité et de sa culture. Le choix de la chanson marocaine dite «Asria» est loin d'être anodin. N'est-elle pas le fruit du Maroc pluriel ? Chanson qui s'inspire des chants et danses populaires arabe et amazigh, des classiques orientaux et de la musique occidentale. Elle reste l'un des éléments fédérateurs des Marocains riches ou pauvres, citadins ou campagnards, vivant sur le territoire ou dans les pays d'exil. Un forum, des expositions, des projections et des publications viendront accompagner et donner sens aux spectacles. En prélude aux concerts dédiés à la chanson marocaine, on assistera à des grands moments musicaux avec Mozart l'Egyptien, ensemble qui réunit des chanteurs et musiciens de différentes cultures, accompagné par l'orchestre philharmonique royal. A de la musique yiddish (Sirba Octet) de Broadway. Aux étoiles du ciel, troupe de danse traditionnelle hongroise, ayant charmé une très grande partie du globe. Outre la musique, la programmation comprend un mini festival du cinéma autour du conflit israélo-arabe, un colloque réunissant d'éminents intellectuels du monde arabe autour de la figure et de l'œuvre de Abdallah Laaroui. Cette première édition rendra un vibrant hommage à Miloud Labied, grand peintre et fils de la région qui vient de nous quitter. L'animation des soirées sera assurée par Smain, humoriste franco-maroco-algérien et grand cœur devant l'éternel. Partir de soi et s'ouvrir sur l'Autre, Awtâr n'a aucun complexe à s'ouvrir sur l'universel. C'est sa marque, son défi. Un rendez-vous à ne pas manquer. ■