Après le lancement, en début d'année, du code marocain, de bonnes pratiques de gouvernance d'entreprise, fruit d'un partenariat entre le ministère des Affaires économiques et générales du gouvernement, la CGEM et le CJD (Centre des jeunes dirigeants d'entreprise), une annexe portant «Code spécifique de bonnes pratiques de gouvernance des PME et entreprises familiales» est entré en vigueur le 19 décembre 2008. Au démarrage de l'évènement lors de la présentation officielle, le vendredi dernier à Casablanca, du lancement du code spécifique de bonnes pratiques de gouvernance des PME et des entreprises familiales, le ministre délégué auprès du Premier ministre Chargé des Affaires économiques et générales a donné le ton aux débats : «Sensibles aux signaux émis par la communauté des affaires, les pouvoirs publics ont déployé des efforts importants en vue d'harmoniser et de moderniser le cadre législatif et institutionnel des affaires et mis en place un cadre incitatif structurel d'ensemble visant la modernisation du tissu productif national et l'émergence d'entreprises championnes à fort potentiel, notamment à l'export». C'est un véritable défi qui attend les opérateurs économiques des PME et des entreprises familiales constituant plus de 90% du tissu productif dans le Royaume. C'est pour cela que Nizar Baraka parle de combat à gagner : «La gouvernance d'entreprise tire vers le haut l'ensemble de l'économie du pays engagé dans un train de réformes ambitieux…Le combat pour la bonne gouvernance devient alors le combat pour le développement». Pour une gouvernance «sérieuse et crédible» En écho, le président de la CGEM a rappelé que «c'est pourquoi de nos jours et à l'échelle internationale, un nombre réduit de codes de gouvernance des PME et entreprises familiales ont été développés pour propulser ces catégories d'entreprises vers plus de professionnalisme et de performance économique». Moulay Hafid Elalamy a mis l'accent sur les carences en épinglant le constat que «la gouvernance d'entreprise dans les PME est encore mal connue et insuffisamment analysée et les règles de gouvernance n'ont fait l'objet que de peu d'attention quant à leur application dans les entreprises. Beaucoup de PME sont encore trop marquées par des défaillances structurelles qui les empêchent de profiter de la souplesse et de la force d'adaptation propre à ces petites structures. Leur croissance est fortement entravée par une structure financière fragile et une sous-capitalisation». Amine Belemlih du CJD, qui a piloté ce projet avec Mouawya Moukite de la Commission PME de la CGEM a tenu à indiquer, que «si la confiance est essentielle dans la réussite des affaires, la bonne gouvernance est un facteur de crédibilité et attire les compétences et les talents qui se sentent sécurisés». Suggérant dans la foulée l'intérêt pour les entrepreneurs de doter leurs structures et d'outils adaptés, notamment un Conseil familial de gérance, une charte familiale et un processus de succession ou plan de transmission. Ce dernier chapitre est très sensible selon le témoignage du président de la Commission nationale «Gouvernance d'entreprise», Rachid Belkahia : «la majorité des entreprises familiales ne survivent pas à la troisième génération», tandis que Belemlih s'est montré plus restrictif en limitant ce délai: «les entreprises familiales, même à l'échelon international, n'ont pas pu dépasser le cap de la première génération». ■