4,1 milliards de créances en souffrance pour les sociétés de financements de crédits, cela peut paraître énorme. Seulement, à mieux y voir, une grande partie de ces créances datent de l'époque où le marché n'était pas encore régulé. Depuis, ce secteur s'est doté de moyens pour limiter les risques d'impayés. Depuis ses débuts, le secteur a vu se mettre en place bon nombre d'outils pour réduire le risque d'impayés. La création de l'Association professionnelle des sociétés de financements (APSF) a permis de trouver des solutions à ces problèmes dans un secteur où les acteurs, aussi bien les clients que les professionnels, jonglaient avec les failles du système. Ainsi, 1996 sonne la naissance de l'APSF et avec elle, un encadrement des établissements de crédits. Un code déontologique est mis en place tout comme le Système d'Aide à l'Appréciation du Risque (SAAR) qui contribue efficacement à la lutte contre le surendettement. Cette mise à niveau de la profession a ainsi vu un passage de 8000 acteurs à 80, une disparition des réclamations et surtout une baisse des créances en souffrance. Quant aux créances en souffrance à proprement parler, la Bank Al Maghreb, de concert avec l'APSF à établi plusieurs niveaux de créances. Mostapha Melsa, délégué général de l'APSF nous explique le principe. «Jusqu'à trois créances en retard, on considère cela de l'ordre du technique. Les sociétés de crédits recouvrent les créances auprès des employeurs et cela peut venir d'un autre élément que le non paiement. De 4 à 5, c'est du douteux. De 6 à 8 et 9 et plus, c'est du compromis. Dans une société de crédit, à partir du deuxième impayé, il y a contact avec le client. Il est rare que l'on laisse jusqu'au compromis, parce qu'à ce niveau, il est trop tard». Pourtant, ce chiffre de 4,1 milliards soit 11,7% sur un encours de 34,8 milliards du total des créances, peut paraître considérable. Déclassement des créances Alors qu'à fin septembre 2007 on était à 3,8 milliards sur un encours de 29,1. Mostapha Melsa tient à relativiser ce chiffre. «Au niveau des créances en souffrance, il faut tempérer cela par deux éléments. Contrairement aux entreprises commerciales et industrielles, les établissements de crédits ne déclassent du sain vers le douteux, que la partie impayée de la créance. Les établissements de crédits déclassent quant à eux l'intégralité du capital.» A un moment donné, les sociétés de financements ne déclassaient que les impayés, et avec la loi et la circulaire relative aux déclassements des créances en souffrance et à la couverture par des provisions, on s'est mis à déclasser l'ensemble, ce qui a montré une hausse des créances en souffrances en 2003/2004 avec la classification des créances en souffrances de Bank Al Maghreb. Il y a aussi un autre point : les établissements de crédits continuent à trainer des créances anciennes, qui, en toute logique, devraient être radiées. Ce sont des montants qui encombrent les comptes plus qu'autre chose, mais on ne peut les retirer sans l'accord de l'administration fiscale. La direction générale des impôts a donné son accord aux banques pour radier ces créances anciennes de huit ans, mais pas encore pour les sociétés de financements. Toujours selon Mostapha Melsa, il n'y a pas de raisons que les sociétés de financements ne puissent avoir l'autorisation sous peu de déclasser ces créances en souffrance, tout comme les banques le font déjà.■